« C'était juste pour t'informer, pas la peine de s'énerver. Tu dois pas beaucoup fréquenter les filles, puisque comparer une fille a ta mère, c'est pas forcément bien pris! » Bla bla bla, oh bon sang, pourquoi est-ce que les femmes étaient-elles si chiantes ? Noam leva les yeux au ciel en soupirant doucement. « Ma vie amoureuse va très bien, merci de t’en soucier ! » Faux, mais ça elle n’en savait absolument rien après tout, hein, il pourrait très bien être en couple qu’elle n’en saurait toujours rien. « Et ma mère est plus cool que toi. » ajouta-t-il. Bien plus cool ouais, Mrs Parker était la babacool que l’on ne pouvait pas manquer dans les foules, c’était le genre à avoir porter des dreadlocks et… Encore en porter en fait, et qui portait ces vêtements larges en coton ou fibres organiques, enfin c’était une grande hippie dans l’âme quoi. Et cool, elle l’était. Sauf quand son fils ne faisait pas bien ses incantations. Noam tourna à nouveau la tête vers le corps, mauvaise idée, il fronça le nez et jeta un œil au café qu’il tenait en main comme si il était désormais certain que le sang de la victime se trouvait dans le gobelet en carton. Erk. « C'est sans doute l'homme qui a une étoile sur son uniforme, il est juste là. » Encore la brune. Elle l’aidait cependant bien en pointant le gars au chapeau étrange et avec l’étoile sur son uniforme, en effet ! « Oh… en effet. Et bien merci. » fit-il alors, lui concédant un sourire. « Et d'ailleurs, ne te gène pas pour regarder dans mon décolté ! Et attends, je vais venir avec toi voir le sheriff. » Grillé. « Je regardais pas ton décolté ! Je cherchais ce genre de truc… » Fit-il en soulevant son badge de sa main libre, il le lui fourra alors sous le nez. Il laissa retomber le badge sur sa poitrine et commençait à pousser des gens pour aller vers le sheriff quand il se trouva nez-à-nez avec la plus jolie rousse que la déesse eut donné à la terre et… Il aurait préféré ne pas avoir à l’affronter à sept heures du matin avec une paire d’heures de sommeil dans le système. « Noam ? » Le jeune homme eut un léger sourire. « Romy ! » Il jeta un œil à la brune derrière elle, qui s’était arrêté en même temps que lui (en même temps c’était lui qui forçait le passage alors si il s’arrêtait, elle n’avait pas beaucoup de choix). « Ca va ? » Super bien, y’a un corps mutilé à trois mètres et toi ? Doué doué doué.

C’était gore, tellement gore. De toute sa carrière, Gus n’avait jamais vu une chose aussi horrible. Il avait retrouvé des macchabés démembrés, égorgés, brûlés, noyés mais jamais dans sa vie il avait assisté à ce genre de scène. Le corps mutilé n’était plus reconnaissable, il était incapable de dire si c’était une fille ou un garçon. Le tee-shirt blanc était immaculé de sang et l’inscription dessus se cachait derrière le rouge qui s’écaillait. Il soupira en regardant le corps alors que la foule commençait à s’approcher. « Oh nan, pas eux. » Au début, il n’y avait qu’un ou deux puis quelques familles et ça a fini avec toute la ville derrière le périmètre de sécurité. Il recouvra le corps d’un linge blanc mais c’était trop tard, les photos étaient déjà prises et ce n’était qu’une question de temps avant que ça ne fasse la première des journaux locaux. « Tout le monde, circulez, il n’y a rien à voir ! » s’est-il mis à crier en faisant signe aux habitants de déguerpir. C’était déjà assez dur de faire son travail mais alors si on l’observait, c’était impossible. « Allez, bougez-vous de là ! » Il continuait de crier mais il n’y avait aucune colère ni rage dans sa voix, c’était juste embarrassant. Des tas d’yeux sur son épaule qui vérifiait qu’il faisait bien son travail. Des photos de la scène de crime étaient prises par des officiers et les empreintes et le sang était récolté dans des tubes ou sur du coton. La procédure habituelle. « Johnson, emporte la victime à la morgue. » Ordonna-t-il au médecin légiste qui était en train de mettre la victime sur un brancard. Il espérait au moins que les spectateurs ne boucheraient pas le chemin du camion. « Poussez-vous ou je vous arrête pour obstruction sur une scène de crime ! » Et quelques personnes s’étaient dégagées du passage, le temps que le camion commence à rouler loin de la scène.

Observant tous ces êtres, je reconnus quelques visages qui m'étaient familiers, certains plus que d'autres en vérité, alors que cette situation me renvoyait en plein visage la raison de notre présence ici, et tendre l'oreille pour écouter telle ou telle conversation ne me menait pas à grand chose, personne ne semblait savoir, comprendre, mais tous y allaient en hypothèses ou en questionnement. L'idée que cela puisse venir d'un Ulfhednar ne semblait pas sauter aux yeux de la majorité des êtres présents, ce qui n'était pas plus mal, mettant des bâtons dans les roues de ce maudit "alpha" qui éveillait en moi une certaine colère, parce qu'il prenait une décision pour toute une race, alors que certains membres n'étaient pas du même avis que lui. Je ne l'étais pas, ni aucun membre de mon clan. Un soupir et je jouais des coudes pour me rapprocher une nouvelle fois, observer les derniers indices sur le corps avant que l'adjoint du shérif ne se mette à crier divers ordres pour évacuer le corps. Les odeurs s'étaient déjà envolées, souillées par les personnes ayant profané le lieu du crime, mais peut-être y aurait-il quelque chose qui m'orienterait vers l'Ulfhednar responsable. La guerre... je ne la voulais pas, songeais-je alors que je me retrouvais ainsi à côté du facteur (RORY), dont la fragrance me soufflait une autre nature que celle que l'on aurait pu déceler... cette part de loup que je reconnaîtrais entre mille, alors qu'il se tournait vers moi, et demandait... « Qui est-ce ? » "Un humain." répondis-je simplement, sans même le regarder, suivant les gestes des différents policiers... mais brusquement, la question du postier me poussa à reporter mon attention sur lui. "En fait c'est une excellente question, mais je n'en sais rien." Même si je comptais bien le découvrir. Cette proie était-elle une victime aléatoire ou choisie ?

we won’t hide anymore
A shot in the dark. A past lost in space. Where do I start ? The past and the chase ?

Je regardais cette macabre découverte. Ce cadavre étendu en plein milieu de la rue. Je le fixais et constatais que je ne connaissais pas la victime de visage. Son nom, je l'avais évidemment déjà croisé. Je connaissais la plupart des habitants de la ville par leur courrier. Je savais ceux qui ne payait pas leurs impôts et ceux qui avaient des contraventions. Je connaissais aussi certains secrets. Le courrier est parfois bien plus que révélateur. En attendant, je me tournais vers la première personne à mes côtés (Cassidy) et posais la question qui me rendait curieux. Elle semblait stupide, vu l'indifférence de ma voisine. « Un humain. » Mais sa réponse, elle, fut étonnante. Je ne répondis rien et reportais mon regard sur le corps sans vie de cet inconnu tandis que la police nous forçait à reculer de la scène du crime. Je reconnus immédiatement Auggie et lui adressais un simple petit sourire en coin alors que mon odorat était au summum de sa capacité. Il y avait tellement d'odeur différente, tellement de mélange que je n'arrivais pas à discerner les différentes senteurs. J'étais un loup incontrôlable qui ne contrôlait pas ces capacités les plus banales. « En fait c'est une excellente question, mais je n'en sais rien. » Je jetais un œil sur la jeune femme. Elle ne me disait rien. J'aurais pu me rapprocher pour la sentir mais, méfiant comme jamais, je préférais rester discret sur ma véritable nature. « On le saura bien assez vite. Surtout à Roseburg. En tout cas, cette disposition est assez intrigante... On dirait un rituel vaudou ou je ne sais quoi de mystique... » Je restais perplexe. Encore un fou parmi nous ! Mais il ne serait certainement pas le plus fous de tous. Je me retournais, fixant chaque personne m'entourant. Les commères étaient sorties. Les ragots fileront à une vitesse folle en ville dans les jours à venir. Puis je tombais alors sur Conrad, un pote de beuverie. Toujours là pour boire et faire la fête à n'importe quelle heure de la nuit. C'était une qualité que j'admirais. « Eh, Rad ! Ramènes ton cul par là ! »

Imogen n’avait pas l’estomac sensible. La vue des cadavres, du sang éclaboussé et des entrailles éparpillées, l’odeur exécrante remontant jusqu’aux yeux, cela ne lui faisait plus grand chose depuis des années, ce qui lui permit de garder une certaine contenance devant le repoussant spectacle qui s’offrit à elle ce matin là. Elle s’était levée machinalement, enfilant son uniforme, complétant sa routine sans trop y penser, et avait rejoint ses collègues sur la scène de crime. Ce n’était pas une vision très agréable, mais Imogen avait été immédiatement captivée. Les questions se bousculaient dans son esprit depuis son arrivée. Cette sauvagerie, cette brutalité, ça ne pouvait être que l’oeuvre d’une bande de loups. Imogen les avait déjà vus à l’oeuvre. Pourquoi autant de cérémonie, par contre, elle se le demandait bien. Elle eut à peine le temps de s’attarder un peu que l’adjoint recouvrait le corps du regard des curieux. Ils étaient étonnamment nombreux à s’être rejoint autour de la scène, mais Imogen n’en avait que très peu faire. Elle voulait simplement voir clair dans toute cette histoire. Ignorant les questions de quelques citoyens, elle se dirigea vers l’adjoint du shériff, qui tentait vainement de faire éloigner la foule pour laisser passer le camion contenant la victime. “Est-ce qu’on a un témoin ?” lui demanda-t’elle à voix basse, espérant obtenir une réponse positive. Elle espérait être en mesure de l’interroger elle-même. Cette histoire n’avait rien de net, Imogen le savait, ça puait le loup-garou. Elle jeta un coup d’oeil au public, reconnaissant la chevelure rousse de sa cousine Oona à travers la foule. Elle discutait avec un jeune homme qu’Imogen ne reconnaissait pas. Elle devait certainement se douter de quelque chose, elle aussi. Imogen hésita à aller la rejoindre, puis une main se posa sur son avant-bras tandis qu’un des curieux s’adressa à elle.

Le pire dans la vie n'est pas de se lever pour aller  en cours non, le pire c'est d'oublier de d'éteindre son réveil, et de devoir se lever tôt alors que l'on aurait pu dormir un peu plus. J'suis un loup, pas un coq, je chante pas à cinq heure parce que c'est juste classe de faire chier tout le monde. Je descend dans le salon, personne.. Evidemment, tout le monde dort, bande de flemmards. Je me sers un verre de jus d'orange et remonte m'habiller. Tant qu'à être debout, autant se dégourdir un peu les jambes... Ou les pattes, j'sais pas trop. Je fouille dans mon armoire en choppant les premiers vêtements qui me passent sous la main, Jean, Veste en jean et tee-shirt noir, rien de bien exceptionnel, banal, tout comme je veux l'être. J'enfile mes chaussures et commence à quitter le domicile. Direction le centre-ville, dans l'espoir de croiser quelqu'un que je connais. J'attrape donc mon skate, pour paraître toujours autant banal et j'entame le trajet, dans l'espoir d'arriver assez vite. Combien il y avait de chances pour que le jour où je me lève tôt, on découvre un cadavre ? Encore un loup qui ne sait gérer ses transformations ? Ou un chasseur ayant la flemme de ramasser ? Ou une personne banale ayant glissée sur un peau de banane pour terminer la nuque contre le trottoir ? Tout ce que je sais c'est que la mort se mélangeait à toutes les autres odeurs, impossible de savoir qui, ou ce que c'était. Il y avait cependant une marque sur son corps, "nous ne nous cacherons plus", le skate dans une main, l'autre dans la poche je soupirais "En fait, reste caché, tes petites activités créaient des bouchons, c'est chiant". Je m'approchais du Shériff et des gens autour de lui "J'veux pas faire le mec chiant, mais la vue d'un cadavre pourrait torturer un gosse, c'est une bonne idée de laisser .. ça là ?"

Je ne connais pas encore grand monde, je ne sais pas si je dois ou pas poser des questions. De toute façon, j’aurais mes réponses dans la boutique en ayant les odeurs. Je reste à ma place, puis le vent vient vers moi, l’odeur du cadavre est vraiment forte. Je me décale tout en me disant que cela va sans doute être un peu difficile pour les agents de police pour trouver des réponses. J’écoute patiemment tout ce qu’il se passe. Mais étant une louve solitaire, je ne tiens pas à avoir des ennuis. Je sais que maintenant je ne pourrais plus me défiler…Si les Alphas passent dans le coin, ils savent mon odeur. Il ne manquerait plus que des demandes pour intégrer leurs meutes….Enfin, je dois faire avec, je sais que tout ira bien si je me tiens à carreaux. Maintenant, je dois aussi trouver une solution, en général : les loups solitaires sont toujours montré du doigt en premier parce qu’ils ont soit disant peu de règles….

Alors que je suis arrivé la veille, impossible de dormir plus tard que 6h ce matin. Foutue décalage horaire. Moi qui ai absolument besoin de mes 8 heures de sommeil, c'est franchement raté. Je tend mon bras pour attraper mon Iphone et lire l'heure : 6h54. Bon, je me lève, va faire couler mon café et file sous la douche. Une heure plus tard je suis dans la cage d'escalier pour aller au parc afin d'étudier quelques cours. J'aime aller étudier dehors car j'ai l'impression d'être mieux concentrée. Je passe la porte de mon appartement et je vois défiler à toute allure une voiture de police, gyrophares en alerte. Je ne suis pas de ceux qui se précipitent pour savoir qui a fait et comment mais une deuxième voiture la talonne. Je décide quand même d'aller voir ce qui se passe. Je remonte donc ma rue et au tournant, je découvre une meute de personnes formant un cercle autour de ce qui semble être une scène de crime. Je m'approche et constate avec horreur et dégout qu'un corps est étendu là, devant moi, défiguré, lacéré, impossible à identifier. J'ai un haut le coeur. Puis je m'éloigne : « Mon Dieu, c'est absolument horrible. » me dis je tout bas. Ne connaissant personne, je décide de m'éloigner et de reprendre mes esprits plus loin, seule.

Je n'étais pourtant pas du genre sensible à la vue du sang ou d'un corps, mais je devais admettre que je m'en serais bien passé ce matin. J'avais descendu la Jackson Street pour me rendre à l'université de bonne heure, bien avant le début des premières heures de cours, mais alors que je râlais à cause des ralentissements sur la Harvard, je ne pus m'empêcher de faire comme tous les autres conducteurs : ralentir et observer la scène qui monopolisait toute l'attention. Plus curieux que les autres, je m'étais arrêté et m'étais approché du cercle afin de voir ce qui attirait ainsi tous les regards. C'est donc à ce moment que je compris qu'un nouveau meurtre avait eu lieu et que, non content d'ôter une vie, l'assassin eut aussi besoin d'exposer fièrement son œuvre à la ville entière. Je grimaçai et détournai le regard, voir un cadavre de bon matin n'était certainement pas mon petit plaisir quotidien. We won't hide anymore. Quelle que soit l'espèce qui avait commis ce meurtre, leurs intentions étaient claires, ce qui ne présageait rien de bon pour les humains. J'essayai d'entendre ici et là quelques informations sur l'acte, mais pour le moment rien ne fuitait. Je m'éloignai alors du groupe formé autour du shérif et de ses députés - inutile de les étouffer, c'était le boulot des journalistes ça - et m'apprêtai à rejoindre ma voiture lorsque je vis une jeune femme s'éloigner, visiblement choquée. C'était une étudiante en réalité, que j'avais eu l'occasion de croiser peu de fois, sans doute une nouvelle. Pas vraiment enclin à la laisser ici - les gens d'ici voyaient tellement d'horreurs au quotidien qu'ils en perdaient leur humanité - je m'approchai à distance raisonnable, me plaçant de manière à bloquer sa vue vers l'attroupement. "Vous devriez pas rester là, bientôt les journalistes vont rappliquer et ça deviendra un festival de vautours.." je ne portais pas les journalistes dans mon coeur, en effet, les associant souvent à de pauvres âmes en quête de gloire, n'hésitant pas à se réjouir lors du moindre incident ou attentat. Je repris après avoir jeté un coup d’œil presque agacé derrière mon épaule : "Vous êtes nouvelle ici, non ? Je vous ai vu à l'université il me semble." Peut-être que changer de sujet lui permettrait de reprendre ses esprits. Je n'étais peut-être pas le type le plus sociable du monde mais c'était ma BA du jour, disons le.

Il se met à aboyer et tous ses rêves s'écroulent en une fraction de seconde. Elle agrippe son oreiller et lui balance dessus, « Mais pourquoi est-ce que t'abboie comme ça espèce d'idiot ? » Elle regarde l'heure sur son réveil. « Il est sept heures ! » Elle parle avec les mains et n'a pas le temps de les abaisser que Bucky est déjà sur ses jambes pour un câlin matinal. Elle ébouriffe les poils sur sa tête avant de déposer un petit bisous sur le dessus de son museau. « Bon, pourquoi est-ce que tu m'as réveillé toi ? » Elle se lève et ouvre les rideaux de sa chambre. La lumière lui pique les yeux et il lui faut quelques secondes avant de faire attention au brouhaha ambiant dans la rue. Elle ouvre la fenêtre et penche la tête à l'extérieur. Il se passe définitivement quelque chose.
A peine habillée et maquillée mais propre, Raven sort finalement de chez elle, Bucky sur ses talons, pour aller comprendre la raison d'un tel attroupement. En s'approchant de la foule, elle distingue une jeune fille dont le visage me semble familier, et un homme, que je ne connais pas. Je m'avance encore et découvre finalement Théodora, elle n'a pas l'air dans son assiette. Je décide de les rejoindre. « Théodora ! Ca va ? » Je lance un regard souriant à l'homme à ses côtés. « Bonjour. » Puis se retourne vers la jeune femme. « Qu'est-ce qui s'est passé ? »

Encore choqué par la vision du cadavre, le fait que ce dernier soit dans un camion en direction de la morgue ne le réconfortait toujours pas. De toute sa carrière, il n’avait jamais vu un tel truc. Il regardait autour en soupirant et il vit un jeune homme (Noam) et une autre brunette (Maya) en train de chercher le shérif. Le shérif était absent, il n’y avait que lui pour diriger le commissariat pour le mois. Mais quelle idée de se barrer à Tahiti alors qu’un cadavre gore est retrouvé au début de la matinée. Il soupira puis il vit Imogen s’approcher d’elle, cette jeune officière qui irait sans doute loin dans la vie. Il la voyait comme une jeune lui et il ne voulait pas qu’elle renonce à sa vie privée comme il l’avait fait. Gus avait bien envie de la renvoyer chez elle, tiens, mais c’était évident de constater qu’il allait besoin de toute l’aide possible pour résoudre ce meurtre. « Est-ce qu’on a un témoin ? » demanda la blonde. Il soupira en regardant la scène du crime. Il posa ses yeux sur le goudron rouge puis sur les yeux bleus de l’officière avant de soupirer. « Nope. Une femme nous a appelés après avoir trouvé le cadavre pendant son jogging matinal, elle était terrifiée. » Il se tourna vers la foule, ça l’embêtait qu’elle soit là mais tant que les habitants de Roseburg ne faisaient pas trop de bruit et qu’ils ne cherchaient pas à lui parler, ça ne le dérangeait pas autant. « Tu devrais voir les photos, elles sont vraiment dégueulasses. » Il prit l’appareil photo Nikon posé sur le siège de sa voiture et lui montra sur l’écran les photos de la victime. « C’est surtout le tee-shirt que j’arrive pas à comprendre. Qu’est-ce que "We won’t hide anymore" peut bien vouloir dire ? » Les théories se bousculaient dans sa tête mais aucune d’entre elle ne pouvait être vraie. C’était beaucoup trop invraisemblable.

Le flic m'envoya balader d'un revers de la main qui aurait eu tendance à me mettre littéralement de mauvais poil. Il n'était certes, pas Sheriff comme je le pensais, mais ça ne lui donne pas le droit de ne même pas m'accorder un mot. Tout ce que j'ai compris de son geste qui me donne envie de lui arracher sa main et lui foutre profondément dans son...Oreille, c'est "dégage d'ici gamin". Je serre mon skate assez fort pour me rendre compte que le grip me ronge les doigts. Gamin ? Je ne suis pas un gamin bordel. Mais va expliquer ça à un pauvre abruti en uniforme absolument ridicule. En regardant autour de moi, je reconnais un visage, celui d'une femme que j'ai rencontré il y a quelques semaines, qui m'avait entre autre renversé son café brûlant sur la tête, Théodora. Elle n'avait pas l'air d'avoir l'habitude de voir des cadavres vu sa réaction, moi non plus, mais en prenant en compte le fait que j'ai étripé un mec, j'ai un passif assez serré avec les meurtres. Je m'approchais petit à petit de son groupe, composé d'elle, un homme et une autre femme. La seule que je connaissais, et encore pas beaucoup, n'avait pas l'air bien, si elle pouvait juste éviter de dégueuler : L'odeur d'un cadavre mélangé à celle du vomit n'est pas franchement très agréable. "Qu'est-ce qui s'est passé ?" Je regardais l'autre femme tout en m'étirant le bras gauche."Un psychopathe de plus à Roseburg a trouvé ça malin de buter un mec en plein milieu de la ville" je jetais un coup d'oeuil vers le corps "Et qui nous prévient que ce n'est que le premier d'une longue série en plus, on va encore avoir le droit à un couvre feu." Je reposais mon regard sur Théo "J'te dois toujours un café, et tu me dois une semaine de Biafine."

“Nope. Une femme nous a appelés après avoir trouvé le cadavre pendant son jogging matinal, elle était terrifiée.” Imogen arqua un sourcil. C’était compréhensible. Un tel spectacle, pour des yeux non habitués, devait être assez horrible à trouver. Évidemment qu’il n’y avait pas de témoins. Ceux qui avaient fait ça – ces créatures infâmes, probablement – avaient du déployés des efforts pour passer inaperçus. “Tu devrais voir les photos, elles sont vraiment dégueulasses.” Sur ce, le shérif-adjoint s’empara de l’appareil Nikon dans la voiture et le tendit afin qu’Imogen puisse aperçevoir les photos. Elles l’étaient, en effet, mais ce genre de carnage n’était pas inconnu à la jeune agent de police. Tout ce sang. Mais ce spectacle – il émanait de la scène de crime une certaine cérémonie qu’elle n’avait jamais vu chez les loups. “C’est surtout le tee-shirt que j’arrive pas à comprendre. Qu’est-ce que “we won’t hide anymore” peut bien vouloir dire ?” Imogen se mordilla lèvre. Elle avait une petite idée, même si c’était totalement insensé. Pourquoi les loups voudraient-ils se découvrir au monde ? C’était ridicule. Les meutes n’avaient jamais, en tant d’années d’histoire, voulu faire une telle chose. Pourquoi maintenant ? À moins que ce carnage n’ait pas été l’oeuvre de loups… mais Imogen en doutait. Elle ne connaissait qu’eux pour être capable d’un tel massacre. Elle soupira doucement, observant toujours l’appareil photo. “J’en sais vraiment rien. Si c’était l’oeuvre d’une personne, ça serait “I”, non ? Alors on a clairement affaire à un groupe, peut-être une secte ou un truc du genre” dit-elle d’un ton bas, afin que personne d’autre qu’Augustus l’entende. Elle se demandait si l’adjoint se doutait de quelques chose. “Peu importe ce qu’il en est, ça va pas être joli. Ils vont clairement recommencer, et ce sera peut-être pire.” Ça, c’était évident à ses yeux. Imogen en avait le tournis. Cette situation était impossible. Elle devait en parler à Sybil, peut-être qu’elle aurait une idée.