Je n'avais pas réussi à dormir cette nuit, me tournant et me retournant dans mon lit, j'avais fini par me lever à l'aube, prendre une douche, lier mes cheveux en queue de cheval, enfiler un pantalon, une veste, et j'avais pris la décision d'aller courir un peu pour me délier les jambes. Comme par un fait exprès, une odeur particulièrement familière m'enveloppa brusquement, faisant naître une boule dans mon ventre à la multitude d'autres parfums qui s'y mêlaient. Il y avait trop de monde... aussi pris-je cette direction, laissant mon odorat me guider jusqu'à ce petit attroupement, et cette banderole jaune qui n'annonçait rien de bon. Désireuse de voir ce que tout ce petit monde dissimulait, je bousculai un peu la foule pour parvenir jusqu'à cette vision qui sembla m'empêcher brusquement de respirer, un frisson dévala le long de ma colonne vertébrale pour se perdre au niveau de mes reins, tandis que mon teint palissait légèrement, comme si j'étais nauséeuse. Le présage... Je n'étais pas idiote, je savais... que c'était un meurtre commis par l'un de ma race, les mots tracés en lettre de sang étaient l'indice le plus mielleux, tel du fiel à mes lèvres. "C'est pas vrai..." soufflais-je du bout des lèvres, tandis qu'un autre me bousculait pour voir à son tour, me laissant repousser vers l'arrière. Il y avait trop de monde et beaucoup trop d'odeurs pour savoir à présent qui était l'assassin... Mes prunelles dérivèrent autour de moi cependant, à la recherche du moindre indice.

Capuche sur le sommet de ta tête, écouteurs dans les oreilles, la musique engourdie ton ouïe ce qui te permet d’une certaine manière de te laisser aller au rythme soutenu de la mélodie de Dire Straits. Rien de mieux pour courir bien qu’en toute vérité faire un footing d’aussi bonne heure te permettait d’occulter l’espace de quelques heures le nombre incalculable d’interrogations qui te taraudent. Le vent est encore un peu frais pour la saison et tu regrettes d’une certaine manière les rayons du soleil de Seattle. Alors que tu t’apprêtes à tourner au prochain angle de la rue, la senteur acre du sang inonde avec une certaine soutenance tes narines. Dès lors plusieurs effluves s’immiscent toutes ensembles, dansant tel un tourbillon mais aucune once n’en demeure agréable bien au contraire. L’odeur de la rouille et du sel, l’odeur de la souffrance et de la mort. Au loin, un attroupement massif de badauds s’entasse alors que les barrières de sécurité démarquent la scène de crime. Tu accélères légèrement le pas, pour y remarquer la présence furtive de quelques membres de la meute de ton oncle qui commencent à s’éparpiller pour rentrer au repaire du clan. Tu pousses doucement de la main, une jeune gamine trop désireuse de rédiger un article sans doute. Elle tournait souvent autour du commissariat, déduction hâtive mais plausible. Une fois à l’approche des premiers rangs, tu remarques la scène de crime. Les yeux ronds mais inexpressifs tu observes l’ensemble de cette dernière, le corps et la position. Chaque détail sème le trouble et soulève bien des questions.

Ma journée commençait mal, et je sentais que l'odeur de celle-ci ne ferrait que s'empirer, pire, qu'elle allait être exécrable. Il y a des jours comme ça. Ainsi, ce matin, je me suis levé tôt, on ne sait jamais les informations ont toujours besoins de personnes qui se lèvent tôt et je n'allais pas être déçu, mais quand je dis vraiment pas, cela allait se produire puissance 1000. Mon téléphone sonna à peine après mon réveil. Il semblerait que la ville de Roseburg tienne un meurtre assez atroce dans ces rues, plus précisément sur Harvard Avenue. Depuis, le temps, je me dis que cela est malheureusement arrivé. Qui en était à l'oeuvre ? Je ne savais pas, mais j'étais déjà dehors, à peine le temps de m'habiller et de boire un petit café. Les nouvelles vont vites, déjà une foule de badauds est là pour voir au mieux la scène. Je montre ma carte de presse mais je n'ai évidemment pas accès au corps plus que les autres, le cordon de la police est là pour me barrer la route mais j'ai pu voir le corps et je dois vous avouer que mon cerveau tourne déjà à plein régime. Qui a fait ça ? Serais-ce un loup assoiffé de sang ? Au vue de la scène, de la position du corps surtout, cela me semblait très peu probable. Est ce que je venais de voir une étoile avec les bras, les jambes et la tête du supplicié ? C'était une hypothèse qui tenait la route, je la gardais dans un coin de la tête. Peut être que ce crime n'avait rien à voir avec les loups, les druides, peut être qu'un humain avait juste perdu ses nerfs ... Je m'approchais d'un policier qui était à proximité du cordon et je lui posais ouvertement la question.

" Bonjour, vous avez idée de qui à pu faire ça ? Vous avez déjà des pistes ? "

Je savais que je risquais de me faire rembarrer, mais je n'en avais rien à faire, il fallait que j'en découvre plus. J'avais pris au préalable une photo avec mon smartphone, discrètement, histoire d'avoir une photo du corps. La police semblait déjà être sur le pied de guerre et cela ne faisait que commencer.

Son téléphone avait sonné il y a quinze minutes et Noam avait grogné de mécontentement avant de décrocher, les yeux sur l’heure indiquée par son réveil digital. C’était le patron du journal de la ville. « Quoi, maintenant ? » souffla Noam d’une voix endormie. Le patron lui cria quelque chose dans le combiné, tant et si bien qu’il hocha la tête et se leva de son lit, encore tout engourdit par le sommeil. « Ok j’y serai dans dix minutes. » fit-il avant de raccrocher. Le jeune homme s’étira et se prit les pieds dans quelques-uns de ses vêtements étalés sur le sol, heureusement le mur n’était pas loin pour qu’il puisse éviter de se manger le sol mais, au passage, il fit tomber plusieurs bougies et des encens. « Fais chier… » Grogna-t-il à nouveau. Noam n’avait pas du tout prévu de se lever si tôt, il avait donc été se coucher relativement tard. Sur les coups de deux heures du matin. Après avoir été boire quelques bières en compagnie de quelques potes qui avaient dans l’idée de lui trouver (déjà) une autre copine. Il lui fallu dix minutes pour s’habiller, il passa prendre un café au java run et se dépêcha pour aller sur la scène de crime qui semblait remuer tout le bureau. Armé d’un dictaphone, le jeune journaliste poussa quelques personnes, exhibant sa carte de presse attachée à son cou à ceux qui l’emmerdaient un peu trop. Arrivé en première ligne, l’odeur fut ce qui le frappa en premier. « Oh mon dieu… » formule qui n’avait aucun sens dans la bouche d’un druide mais ils ne juraient jamais sur la Déesse. Noam regarda autour de lui, il ne vit aucun druide pour le moment et les odeurs étaient si mélangées qu’il n’aurait su reconnaitre loup d’humain dans cette foule compacte. Pour lui, c’était l’œuvre de loups. Probablement. Ils étaient les seuls à vouloir faire ça, mais pourquoi former une étoile avec le corps ? Ou un darach, peut être ? Il fallait qu’il en sache plus, il s’approcha d’un flic et l’apostropha. « Excusez-moi ! Monsieur… Le flic ? » Bien joué.

Je n’arrivais pas à me rendormir, je me suis levée vraiment tôt ce matin. Il devait bien être six heures trente du matin. Je ne savais pas quoi faire de toute manière, autant se lever pour aller faire un petit footing avant d’aller travailler. Bref, j’ai mangé un petit quelque chose et j’ai enfilé ma tenue pour aller courir un peu. Je prendrais ma douche en rentrant. Je commençais à trottiner tranquillement quand j’ai vu au loin une agitation. Des gens se trouvaient attroupés devant un périmètre de sécurité. Le sheriff était là lui aussi. Quelque chose venait de se produire, quelque chose de grave oui. Je pouvais sentir l’odeur du sang. J’ai arrêté mes foulées pour aller voir ce qu’il se passait de plus près. Je me suis faufilé dans la foule pour apercevoir un corps. Je mis la main sur ma bouche comme horrifié de la situation. Un homme était mort, sur son corps on pouvait voir un message « Nous ne nous cacherons plus. » Qu’est-ce que cela voulait donc dire ? Pourtant je pouvais reconnaître la position qu’avait l’homme étendu sur le sol. Mais je ne voulais pas penser à tout cela, je ne savais pas trop ce que je devais faire. Je pouvais également sentir que je n’étais pas le seul loup garou à être présent sur le lieu du crime.

Cinq heures trente du matin, le réveil sonne avec brutalité. Je regarde le plafond, il est là tout blanc mais il y a cette foutue toile d’araignée dans l’angle. Je fronce les sourcils. Je soupire, la musique sort de mon radio-réveil. Je m’étire doucement, les bras tirés vers le haut, je dois aller courir comme tous les matins. Ma grand-mère le sait sinon, je ne suis pas de bonne humeur. Allant m’habiller, je me préparais pour aller courir en ville. Je ne connaissais pas le lieu. Il me serait plus facile pour visiter et pour en apprendre plus lorsque tout le monde dort encore. Je prends un petit déj express, et je dis à ma grand-mère : « Mamie, j’y vais, je vais courir, à plus tard. » Un bisou sur le front, chaussures aux pieds, je pars. Je ne sais pas trop par où commencer. Je me dis qu’un petit tour en haut de la ville serait bien. L’air frais me fait du bien, il y a un peu de vent mais pas trop non plus. Je sens les odeurs, je guète comme à mon habitude. J’envoie un message à mon oncle pour tout simplement le réveiller. Tahim a le don d’être un peu « pantouflard ». Je ris intérieurement en sachant que cela va être drôle d’avoir sa réaction au téléphone. Je cours patiemment, à mon rythme pour avoir de l’endurance. Les rues se suivent les unes après les autres, je prends mes repères par rapport à la grande rue. J’ai même vu un petit café qui pourra être mon petit encas après cette belle course. Je ne me rends pas compte que mon petit détour m’a amené sept heures du matin. Je regarde ma montre, je me dis qu’il faut que j’aille à l’hôpital pour aller bosser. Je prends le bon chemin, je me retrouve avec un attroupement devant un cordon de police. Je fronce une nouvelle fois les sourcils. Je m’approche doucement tout en sentant l’odeur des autres loups qui se trouvent là. Je ne dis rien, je me demande bien ce qu’il a pu se passer. J’avance un peu sur un bord, et là, je vois la position du corps. Je réalise que les Druides auraient pu faire ça. Je réalise que les loups vont encore se retrouver au milieu….

Je m'étais levée tôt pour aller me balader dans le parc. En ce moment j'étais plutôt nostalgique et repensais beaucoup à mon père. Je m'étais jurée de ne plus y penser, parce-que cet homme m'avait fait beaucoup souffrir... Mais c'était plus fort que moi. Il était sept heures du matin, j'avais le temps de passer à Roseburg City Center pour faire un détour, histoire de bien m'échauffer les jambes. En arrivant dans le centre, je vis une masse de gens tous en train de regarder quelques choses... Mais quoi ? Certains poussaient des cris, d'autres avaient la main plaquée sur leur bouche, d'autres pleuraient. Il avait du se passer quelques choses d'horrible. J'essaye de passer entre les gens, histoire d'aller voir les agents de police sur la scène de crime. Cependant, avant de passer sous la banderole jaune fluo, je m'arrêtais, horrifiée par la scène. Mon Dieu, mais qui était capable de faire une telle chose ? Ce corps était mutilé et il serait surement difficile d'identifier la victime. On aurait dit qu'il avait été écartelé vu la position qu'il tenait. Le pire, c'était que le tueur avait signé... Ils ne se cacheraient plus... Immédiatement, je pensais à des loups-garou ? Rien qu'à prononcer ce mot intérieurement, j'eus mal au vente. Le stress surement. Pour en savoir plus, j'allais voir un officier de police. Un jeune homme, que je ne connaissais pas était déjà sur les lieux. Il venait d'apostropher le flic et l'avait même appelé "monsieur le flic", quelle vulgarité envers un agent de protection. « On dit monsieur l'agent ! » Lui dis-je en le reprenant, afin de le corriger en lui lançant un regard noir. Je faisais ma miss-je-sais-tout, et je savais à quel point ça énervait le monde. Ne connaissant pas son caractère, je ne savais pas comment il allait réagir. J’espérais qu'il ne le prendrait pas mal. Je tournais la tête vers le flic à mon tour. « Monsieur, vous avez des informations ou une idée de qui a bien pu faire cela ? » J'avais entendu un homme poser la question un peu plus loin, Skyler je crois. Sans doute viendra-t-il par ici pour en savoir plus.

James se levait toujours tôt, il aimait partir à la chasse une fois que le jour se levait car il n'avait pas la vision des loups en pleine nuit. Et sa proie, il le savait, se levait tout aussi tôt que lui. Une habitude qu'ils avaient tous les deux pris lorsqu'ils vivaient encore ensemble. Le chasseur avait glissé son fameux 9mm dans son dos, à sa ceinture et avait laissé retombé sa chemise par dessus. Il faisait djéà assez chaud pour ne pas porter de veste, du moins pour lui qui était tout sauf frileux. James allait faire un arrêt pour passer prendre quelque chose au centre quand il vit toute une troupe de personnes agglutinée au milieu de la rue. Alors il décida de se garer et d'aller voir ce qu'il se passait. Le professeur de lycée n'eut aucun mal à se frayer un chemin entre les habitants de la ville, dont certains étaient de ses élèves en temps normal et qui le regardait avec un respect mêlé de curiosité. Il arriva jusqu'à sa cousine, dont il avait repéré la longue chevelure rousse à quelques mètres. « Loup ? » souffla-t-il, l'interrogation teintait ses propos. Il observait la scène avec le regard froid du chasseur expérimenté qu'il était. L'horreur, c'était presque son quotidien et cette scène-là ne faisait pas exception. Il glissa sa main dans son dos par réflexe et regarda autour de lui, à la recherche d'un suspect.

Encore une nuit où la bête s'était emparée de lui. Encore une nuit où les chaines n'avaient pas suffit à l'arrêter, où les sangles s'étaient déchirées. Encore une nuit où il avait essayer de s'arrêter, se mutilant, se mordant chaque membre, espérant que la douleur qu'il s'infligeait aller calmer ses ardeurs. Encore une nuit où il s'était laissé sombrer sous la force de l'hybride. Le temps était grisâtre quand il ouvrit les yeux, encore nu, le corps meurtri de ses propres dents. Après avoir marché quelques mètres, titubant sous le poids de la douleur, il avait trouvé l'un des arbres creux où il cachait quelques vêtements - Adriel avait plusieurs caches du même genre, sachant très bien qu'il avait des difficultés à contrôler la bête. Enfilant un jean sombre, un t-shirt et une veste à capuche, il essayait de ne pas penser aux marques qui commençaient à peine à cicatriser : la guérison était plus lente quand un loup s'infligeait des blessures.
A son plus grand agacement, Adriel se rendit vite compte qu'il était de l'autre côté de la forêt, à l'opposé de sa maison et qu'il allait devoir traverser la ville pour rentrer. Marchant pendant vingts minutes, la capuche remontée sur son crâne, les mains dans les poches, il entendit vaguement des murmures qui provenait d'une rue. Et plus il avançait, plus un brouhaha oppressant s'infiltrait dans sa tête, lui filant une sacré migraine au passage. Quelques minutes plus tard, il se retrouva à une dizaines de mètres d'un rassemblement d'habitants. Agglutinés autours de quelque chose, la police cadrait déjà le quartier, essayant de faire reculer les amateurs de scènes de crimes. L'odeur du sang s'infiltra dans les narines de l'Ulfehdnar. Quelqu'un gisait sur le sol. Mort. Adriel n'était pas quelqu'un de foncièrement curieux, restant à distance de la scène mais très vite, des bribes de conversations l'obligèrent à se rapprocher. Après quelques jeux de coudes, il le vit, ce corps désarticulé, écartelé, mutilé jusqu'à l'impossibilité de l'identifier. La violence se lisait dans chaque marque et très vite, Adriel se retrouva projeté en arrière, la police empêchant la foule de piétiner la scène. Il avait eu le temps de lire ce qui inquiétait réellement la foule « We won’t hide anymore ». La phrase marquée au sang frais sur le t-shirt de la victime fit vibrer chaque parcelle de son être. Il n'avait pas besoin de réfléchir plus longtemps pour savoir qui était responsable. Son espèce avait finalement débuté le combat.
Se reculant rapidement, Adriel jeta un rapide coup d'oeil aux autres personnes. Tous étaient choqués, traumatisés par la scène macabre qui s'exposait en pleine rue. En reculant un peu trop, il frappa quelqu'un de plein fouet, ce qui réveilla une certaine douleur dans son dos. "Excusez moi, je ne vous avais pas vu."

J’avais été réveillée par le bruit des voitures de police non loin de chez moi une première fois, mais il en fallait clairement plus pour que je sorte de mon lit. Bien sur, ce n’était pas une si grande ville, et peut-être était-il arrivé quelque chose de grave. Pourtant, je ne me levais pas : que pourrais-je faire à part gêner la police sur la scène d’un braquage ou je ne sais quoi encore ? J’avais placé un coussin sur ma tête, afin d’essayer de couvrir le bruit des sirènes, et je m’étais rendormies quelques dizaines de minutes. C’était bien sur sans compter sur mon téléphone qui s’était alors mis à sonner. Qui pouvait bien m’appeler si tôt le matin ? Me demandant si je n’aurais pas mieux fait de l’éteindre avant de partir me coucher, je tatônnais autour de moi afin de le trouver. J’ouvrais les yeux pour découvrir un nouveau message d’Aslinn. Elle me disait de me dépêcher de m’habiller pour la retrouver quelques rues plus loin. Elle ne faisait mention de rien d’autre, mais la connaissance, c’étai suffisant pour que je me bouge relativement rapidement. J’enfilais les premiers vêtements qui venaient sous ma main, et je me rendais au lieu donné. Je n’eus pas trop de mal à le trouver, vu le monde qui était déjà présent. Je m’approchais de la scène, et découvrais un nouveau mystère à élucider. Bien sur, j’étais d’une part horrifiée par ce que je voyais, mais je me surprenais à ne pas ressentir autant de sentiments que la plupart des personnes autour de moi. Mon esprit scientifique ne cherchait qu’une chose : découvrir qui avait fait cela. Mon cerveau n’avait fait qu’un tour pour émettre son hypothèse. Moi qui étais depuis un certain temps sur la piste d’une nouvelle espèce, hybride, je ne pouvais pas ignorer les signes qui se trouvaient devant moi. Pourtant, il était trop dangereux d’en parler, et je devais garder cela pour moi. Officiellement, je devais penser qu’un loup avait fait cela, c’était le plus sage afin de rester en sécurité. Je sortais ma tête de la scène afin d’essayer de trouver Aslinn ou tout autre personne que je pouvais connaître, lorsque je me fis bousculer par quelqu'un. Avant même de vouloir parler, je reconnaissais son odeur. Kaelys. « C'est pas possible... » Je me tenais droite, et je la regardais droit dans le yeux, avant de lancer : « Tu ne peux pas juste arrêter d'être tout le temps ... Simplement là ? T'as pas autre chose à faire sérieusement ? » Et c'était reparti ! Je ne pouvais pas m'en empêcher. Cette fille me faisait simplement sortir de mes gonds !

Dans la foule, je vois Kaelys qui est là aussi. Elle heure un jeune homme que je ne connais pas. Les odeurs qui sont dans l’air ne me dis rien qui vaille. Je reste dans mon coin, et je mets ma capuche sur ma tête. Je ne tiens pas à avoir mon odeur partout comme ça. Puis, surtout une louve solitaire il ne faut pas que je tombe sur je ne sais qui…Je reste à ma place tout ne observant les gens. Je ne vois pas comment arranger les choses. Je trouve qu’il est bien aussi parfois que je sache où est-ce que je mets les pieds. Je sais qu’il ne faut pas prendre des conclusions hâtives. Que l’on doit faire attention à ce que tout s’arrange. De plus, tout en prenant des notes sur mon téléphone, je me rapproche pour prendre des photos. Je tiens des notes pour comprendre les choses. Je sais que cela peut sans doute être étrange mais à l’hôpital, je sais que je pourrais toujours aller à la morgue pour y jeter un œil. De plus, je préfère avant toute chose essayer de trouver des indices dans les plantes. Enfin, voir comment me protéger et protéger ma grand-mère. Je continue de voir les choses de ma place. Je viens d’arriver en ville, et je ne tiens pas non plus à me tromper. Je réalise que pour une fois, je ne suis pas vraiment dans un bon endroit. Et ma grand-mère et moi qui viennent tout juste d’arriver ici….Cela commence bien…Je reste à ma place sachant pertinemment que les gens vont bouger.

« On dit monsieur l'agent ! » Il souffla en se tournant vers la brune qui venait de lui faire une leçon de morale. « Oh merci, maman. Tu as beaucoup rajeunis en quelques heures ! » Il venait d’user d’une bonne dose de sarcasme avec une totale inconnue mais il fallait savoir que le sarcasme était quasiment la deuxième langue du jeune druide. Et secundo, il avait à peine dormis et s’ était brusquement fait réveillé par un appel d’urgence de son patron. Noam se retourna à nouveau vers le flic qui ne semblait pas l’avoir entendu. Il allait devoir jouer des coudes, comme Gus le lui avait plein de fois montré d’ailleurs. Mais la brune reprit. « Monsieur, vous avez des informations ou une idée de qui a bien pu faire cela ? » Il se tourna à nouveau vers elle. Pris d’un doute, il chercha le badge de presse au niveau de sa poitrine – vu que lui en avait un avec son nom et prénom et le nom du journal autour du cou – mais ne vit rien donc il détourna les yeux (parce que bon ça donnait la légère impression qu’il était particulièrement grossier). « Est-ce que vous pouvez m’indiquer où est le sheriff ? » ajouta-t-il comme question. Autant parlé au plus haut chef. Quoi que risquer de se faire embarquer par le sheriff en personne parce que la presse était encore dans ses pattes n’était pas franchement l’idée du siècle. Comme n’importe lesquelles des idées de Noam, ce boulet.

Shiera s'était levée tôt ce matin-là, beaucoup trop tôt comme à son habitude, et après s'être habillée et avoir déjeuner rapidement elle s'était engouffrée dans sa petite voiture et avait quitté les rives du lac pour se diriger vers la ville, avec la ferme intention de mettre un peu d'ordre dans sa boutique avant l'ouverture qui n'était prévue qu'une heure et demie plus tard.
Elle fut bloquée par un attroupement, sur Harvard Avenue, et la jeune femme commença tout d'abord par pester, n'osant tout de même pas klaxonner. Shiera décida finalement de se garer, ce qu'elle fit -mal- et elle descendit.
La foule semblait être focalisée sur un endroit précis, et Shiera put enfin apprécier le fait d'être grande, elle écarta sans mal quelques personnes de son chemin, ignorant les murmures mécontents.
C'est alors qu'elle le vit. Ce corps mutilé, méconnaissable, en position d'étoiles. Mais le plus marquant, c'était ces mots sur son tee-shirt. Nous ne nous cacherons plus. Nous. Ce meurtre n'était pas l'oeuvre d'un tueur en série, c'était l'oeuvre de plusieurs personnes.
Profondément mal à l'aise et sentant la bile envahir sa bouche, Shiera refit le chemin inverse, une main sur la bouche, prête à vomir devant la vision qui s'était offerte à ses yeux. Elle regrettait d'avoir été trop curieuse. Elle s'adossa à un poteau, non loin de l'attroupement, les yeux fermés, la tête levée vers le ciel, inspirant et expirant profondément pour faire passer son malaise.  

L'agent n’eut pas l'air surpris de mon arrivée, puisque le jeune homme impoli d'à côté s'empressa de me répondre en faisant preuve d'une maturité étonnante... « C'était juste pour t'informer, pas la peine de s'énerver. Tu dois pas beaucoup fréquenter les filles, puisque comparer une fille a ta mère, c'est pas forcément bien pris! » Quel mec sarcastique, j'avoue que parfois je pouvais avoir un humour bien particulier, mais cette fois ci je n'étais pas d'humeur à plaisanter et la plaisanterie qu'il avait sortie m'avait un tout petit peu vexée. Suite à cela, je demandais à l'agent s'il avait des informations sur qui avait bien pu faire une telle chose. En regardant du coin de l'oeil mon voisin, je vis qu'il fixait ma poitrine, mais il avait l'air de chercher quelques choses. Peut-être un badge ? Cependant, je décidais d'entrer dans son jeu, une fois qu'il avait détourné le regard. « C'est sans doute l'homme qui a une étoile sur son uniforme, il est juste là. » Dis-je en montrant du doigt un homme un peu plus loin. Mais il n'avait pas tord, il valait mieux parler à la personne la plus haut placée. « Et d'ailleurs, ne te gène pas pour regarder dans mon décolté ! Et attends, je vais venir avec toi voir le sheriff. » Dis-je d'un ton sarcastique et sincère à la fois. J'hésitais à lui parler des druides, loups et autres, parce-qu'étrangement, il m'inspirait confiance. Peut-être m'en parlerait-il s'il était au courant. L'homme que nous cherchions était assez loin, donc nous arions le temps de discuter en marchant.

L'air ambiant était un mélange de sangs, de flagrantes animale et de sueurs humaines. Il lui était impossible de savoir qui exactement avec touché le corps s'il était encore là. Tout était trop confus, tout était trop puissant. Se retournant pour voir la personne qu'il venait de bousculer violemment, Adriel fut prit d'un haut-le-coeur, comme si cette odeur, il la connaissait. Comme si le sang qui refluait dans les veines de la jeune femme, il y avait déjà gouté, comme si ce coeur qui battait la chamade, il l'avait déjà entendu au plus près de son ouïe. La yeux sombres de la brunette se posèrent sur lui et Adriel fut convaincu qu'elle aussi avait  ressenti ce qui venait de le transpercer. L'héritier Blackson en était sûr, la prunelle de ses yeux ne lui était pas inconnue et son odeur lupine non plus. Il l'avait attaqué une nuit, il n'en avait plus aucun doute.
Heureusement pour lui, quelqu'un d'autre les bousculèrent, une petite blonde dont Adriel ne pu clairement distinguer le visage. La voyant s'échauffer contre la brune, il sentit le moment de partir au plus vite, ne souhaitant rester trop longtemps auprès de celle qui avait été sa proie. Quelques pas en arrière, il sentit la foule l'abandonner, et retrouver sa liberté. et s'il était responsable de la mort macabre de cet homme ? Non, il l'aurait senti, il s'en souviendrait… Ce qui était certain, c'est que la guerre était lancée, et que beaucoup ne s'imaginait pas encore le massacre que son espèce était prêt à perpétrer pour reprendre sa place au sein d'un monde qui les avait abandonné….

Elle avait tout vu. La vue du sang mettait Romy extrêmement mal à l'aise, pourtant une druidesse y était souvent habituée. Elle était gelée, elle pensait à cette personne qui était morte ce matin là. Ça aurait pu être n'importe qui, une amie, une connaissance, un professeur, un collègue. Ça aurait pu être Maya. Et qui savait, ça aurait pu être elle ? Elle regard autour d'elle, le souffle coupé. Cette personne avait été là au mauvais comment. Elle pensait à cette famille qui allait apprendre la mort d'un de leur membre. Et si ça avait été quelqu'un des Nealon ? Elle souffla. Romy passa une main dans ses cheveux avant de reprendre ses esprits. L'émotion passée, elle s'était demandée qui aurait pu être à l'origine de ce crime. Car si elle était sensible, elle n'était pas naïve. A Roseburg, rien n'arrivait pas hasard. Et elle avait vu la façon dont le corps était mutilée. Des dizaines de questions se suivaient dans son esprit alors qu'elle essayait de progresser dans la foule. Elle n'avait pas pu rentrer chez elle, sous le coup de l'émotion. C'est alors qu'elle aperçu Noam, entrain de parler avec une femme brune de dos. Ces cheveux bruns lui disaient quelque chose et c'est quand elle fut suffisamment proche qu'elle comprit de qui il s'agissait. Maya. Et elles étaient froid. Elle lâcha simplement et calmement. « Noam ? »

we won’t hide anymore
A shot in the dark. A past lost in space. Where do I start ? The past and the chase ?

La nuit avait été courte. Comme toutes celles de la semaine passée ainsi que celles du mois écoulé. Je dormais très mal depuis ma transformation. Autant dire que cela faisait des années que je n'avais pas connu une nuit calme et reposante. Il n'était pas encore sept heures du matin quand j'enfourchais déjà mon deux roues après un bon mug de café. La caféine, voilà ce qui me permettait de tenir. J'en reprendrais certainement un autre au coffee shop avant de prendre le boulot. Pédalant avec le vent dans le dos, j'appréciais toujours autant mes courses à vélo. Je n'avais pas le permis et je n'avais pas en tête de le passer. Je vivais grâce à mon vélo et aux transports en commun. J'arrivais alors en ville et arpentais Harvard Avenue avec ma veste et ma casquette de postier quand la foule entassée au loin attisa ma curiosité. Je m'approchais, à pieds les mains toujours sur le guidon pour diriger mon véhicule tout-terrain. J'entendais au loin les conversations et les réactions. J'étais intrigué et, à la découverte du cadavre à même le sol, je ne réagissais pas. Stoïque. Impassible. Indifférent. Mon visage n'exprimait en rien le dégoût que je pouvais ressentir. Mais j'en avais vu d'autres. Des morts. Je n'avais tué personne - par chance avec mon incapacité à me contrôler - mais j'avais été témoin de nombreux actes meurtriers. Entre autre avec certains loups que j'avais malencontreusement rencontré dans d'autres villes des États-Unis. Les conversations fusaient mais je n'entendais que des braillements indéterminables. Qui plus est, je m'en foutais complètement. Il y avait eu un mort et, ignorant que je suis, je ne remarquais pas l'importance de la disposition du corps. Je penchais ma tête, fis une légère grimace et jetais un regard interrogateur vers la personne se trouvant à côté. « Qui est-ce ? » Demandais-je simplement.

La scène était troublante, les loups n’étaient pas censés vouloir être découverts par les humains. Au contraire, ils se cachaient depuis la nuit des temps et c’était pour ça qu’il était si difficile, pour les chasseurs, de les débusquer et de les traquer. James était étonné de cette scène car, pour les druides, c’était le même son de cloche. Ils ne voulaient pas être découverts, il le savait très bien. « Impossible. C'est trop propre. Trop symbolique. » Souffla sa cousine après s’être redressée près de lui. James hocha la tête, il reposa le regard sur le cadavre, toujours sans grimacer car il avait vu tellement pire que ça. « Et puis, depuis quand les loups se promènent en ville, transformés ? Je sais qu'il y en a, mais c'est étonnant. Vraiment étonnant. » James se pinça l’arrête du nez avec ses doigts, il glissa ensuite sa main sur son visage, las. « C’est à n’y rien comprendre. » admit-il. Ce n’était probablement pas le travail d’un loup. Il reprit, plus bas. « Les druides seraient restés près de Nemeton, ils ne tuent pas pour rien… » Du moins la majorité d’entre eux. Ils n’arrêtaient pas de se vanter d’être proches de la nature et des êtres vivants. Et pourtant ils sacrifiaient des hommes au profit du Nemeton, pour avoir plus de pouvoir. Pour eux-mêmes, en fin de compte.

Oui, je jouais le journaliste pour le coup, et rien d'autres mais cela ne le ferrait peut être pas, n'est ce pas ? Non loin de moi, je voyais qu'un autre petit journaliste demandait à un autre flic s'il pouvait avoir des informations mais je doutais que cela soit le cas. Une jeune femme se met à lui faire la morale me semble-t-il. Je suis assez prêt pour entendre leur conversation qui semble être pleine de sarcasme. C'est alors que je vois Kaelys et Kiara non loin l'une de l'autres. Il y a déjà eu un meurtre, je ne désire pas qu'un second soit commis et encore moins que ce soit l'une des deux qui y passe. Je me rapproche alors des deux jeunes femmes, une louve au sang chaud, et une druide plus docile en temps normal, mais les miss K ne s'entendent pas, c'est presque génétique, et aucune des deux n'a la volonté de lutter contre cela. J'arrivais pile au bon moment, du moins, je le pensais. Kaelys demandait à Kiara si la victime était une druide, du moins je le supposais même si je n'avais suivi pleinement la conversation.

" Vous êtes là toutes les deux. Qu'est ce que vous faites debout de si bonnes heures ? "

Je souriais, je savais qu'elles ne s'aimaient pas alors que pourtant, je les appréciais grandement toutes les deux. Qui avait pu commettre ce meurtre ? Je voulais le savoir mais avant, je voulais éteindre le feu qui était en train de les consumer elles deux. Cela serait mieux pour la suite, à n'en pas douter.

Cette fille avait vraiment un soucis. Bon peut-être que j’en avais un gros aussi avec elle, soit. Mais il ne m’était vraiment pas possible de rester calme face à elle. C’était clairement physique. Pourtant, je cotoyais Skyler depuis des années, et je n’avais jamais ressenti le même dégout et le même énervement en sa présence. D’un point de vue scientifique, cela m’intriguait. Je me notais dans un coin de la tête de continuer mes recherches sur les gènes si différents de l’une et l’autre race, qui nous poussaient tant -ou non- à nous détester.

Je fus tirée de mes pensées par une voix que je connaissais bien : Skyler, justement. Il arrivait au bon moment, comme à son habitude. Il avait le don de toujours arriver lorsqu’on se disputait. D’un autre côté, il ne pouvait pas arriver à un autre moment, puisqu’on se disputait tout le temps. « Salut. Aslinn m’a appelé pour me direde venir voir ça. Elle pensait que ça m’intéresserait. ce qui est le cas. » D’un air beaucoup plus froid, je me tournais à présent vers la louve. « Bien sur, tu entendais pas là la victime n’est-ce pas ? Tu n’accuserais pas miens de ce genre d’oeuvre abominable, digne d’un animal ? » J’insistais bien sur le dernier mot, afin qu’elle comprenne où je voulais en venir. Nous accuser aussi sereinement, elle n’avait vraiment pas peur, celle-là.