Time to get together again

C’était une journée plutôt ensoleillée, et pour une fois, j’avais envie de sortir. C’était assez rare en effet, car je ne n’étais pas quelqu’un qui aimait beaucoup être sous le regard des autres. Je préférais de loin rester chez moi, devant mon ordinateur ou mes expériences scientifiques, plutôt que de sortir et de me prétendre être quelqu’un que je n’étais pas. Je ne pense pas que c’était une phobie, mais plus une envie de ne pas me soumettre à la société. La plupart des gens que je cotoyais me faisaient souvent des remarques par rapport au fait qu’on ne me voyait pas souvent sortir de ma tanière. Sortir plus souvent revenait à leur donner raison sur le fait que je ne vivais pas normalement et que je devais me plier aux normes. Mon caractère m’interdisait de le faire, et j’entrais alors dans un cercle vicieux, où même là, je ne faisais plus ce qui me faisait plaisir. Aujourd’hui j’allais sortir, et non pas parce qu’on m’avait dit de le faire, mais parce que j’en avais envie. Bon, peut-être aussi parce que j’avais envie de voir Skyler, et qu’il m’avait proposé cette rencontre.

Cela faisait quelques temps qu’on ne sétait pas vus, tous les deux. Nous avions eu notre diplôme il n’y avait pas tant de temps que cela à Chicago, et nous étions rentrés à Resburg, notre ville natale. Je n’y avais pas beaucoup songé, mais il était vrai que les choses avaient quelques peu changées entre nous depuis lors. Entre l’accident juste avant la remise de diplôme, notre déménagement, et le démarrage de nos vies respectives dans la vie active, ce n’était plus comme avant. La vie d’étudiant qui se prélassait commençait à se faire loin. Pourtant, j’avais envie de renouer avec lui, parce qu’il restait mon meilleur ami, et qu’il me manquait. J’espérais juste qu’il pensait la même chose.

Nous avions rendez-vous à midi à l’Umpqua Park, un des endroits les plus connus de Roseburg, pour son magnifique paysage qui en avait fait une réserve naturelle. Il m’avait proposé d’aller déjeuner ensemble dans les bois, pour changer et prendre l’air. Ce genre d’activité n’était pas dans mes habitudes, mais j’étais heureuse de l’expérimenter. Je m’étais donc levée un peu plus tôt qu’à mon habitude -vous savez, les chercheurs d’emplois n’ont pas vraiment besoin de se lever aux aurores, alors autant en profiter- afin de préparer un gâteau au chocolat pour le dessert. Sky devait quant-à lui préparer nos sandwichs. Je n’étais pas une fine cuisinière, sauf en ce qui concernant les patisseries, que je réussissais plutôt bien. Je l’avais emballé dans ma toute nouvelle galcière, accompagné de boissons et de couverts avant de me rendre au lieu du rendez-vous.

J’étais apparemment un peu en avance. Je m’étais hâtée de partir, de peur d’être en retard, mais j’avais finalement presque un quart d’heure devant moi. J’étais encore à l’entrée de la réserve, et je décidais de me poser sur un banc afin d’attendre l’arrivée de mon ami devant ce beau panorama. Peut-être serait-il en avance, lui aussi ?

Depuis que j'avais quitté Roseburg une première fois, plus rien n'était comme avant, comme si je n'aurais jamais du quitter cette ville et qu'elle me faisait payé le fait que je l'avais quitté une seule fois, pour mes études. Oui, je sais, c'est un peu bête de penser ceci comme cela, mais même si je le disais en plaisantant, à quelques parts, je le pensais un peu. Quoique, il y avait bien des loups ici aussi donc si j'étais resté là, peut être que je me serais fait transformer aussi. Je n'ai pas la possibilité de revenir sur le passé et c'était sans doute mieux ainsi, car si j'en avais la possibilité ma vie ne serait peut être pas la même que celle que j'ai actuellement, je n'aurais peut être pas rencontré Kiara lors de nos études à Chicago. Elle faisait de l'informatique, moi j'étais dans le journalisme. J'étais ouvert au monde, elle était beaucoup plus renfermée, et elle l'est toujours d'ailleurs si bien que parfois, je me demande si elle n'est pas un peu agoraphobe. C'est terrible mais elle est tellement geek qu'elle ne voit pas l'ombre d'âme qui vivent véritablement, si ce n'est à travers un écran d'ordinateur. Enfin, ce n'était pas cela le plus difficile entre nous deux, mais bien tout ce qui avait pu se passer depuis que l'on se connait. J'étais un jeune loup à l'époque, je ne connaissais pas grand chose à ma nature, et elle était druide, autrement dit, si l'on se réfère aux relations entre les loups et le druides, et bien, ça ne fait pas très bon ménage. Pourtant, malgré tout cela, tout les aléas que nous avons subit, nous avons réussi à tisser une amitié solide qui a dérapé, une nuit, une nuit que nous devions oubliée, mais qui reste pourtant toujours coincée dans un coin de ma tête, dans un coin de mon cœur, mais je m'efforce de ne pas y faire allusion quand je suis avec elle. C'est parfois difficile, mais j'y arrive sans trop de mal. Je ne l'avais pas vu depuis trop longtemps à mon goût, alors je lui ai donné un petit rendez-vous, un petit pique-nique. J'apporterais les sandwichs, et elle apporterait le reste, c'était le deal. Le lieu de rencontre se trouvait être le Umpqua park, un lieu magnifique et calme propice à ce genre de fait mais aussi à la discussion entre deux personnes civilisées. Ce matin, je m'étais donc levé tôt comme chaque jour où je travaillais afin de préparer les sandwichs que je mettais dans un sac plastique. Une fois arrivé au journal, je mettais celui-ci dans le petit frigo de la salle de pause. La journée s'annonçait calme, je verrais comme je m'occuperais mais la matinée passerait rapidement, à n'en pas douter. A peine avais-je dis cela qu'il était l'heure de partir. Je prenais les sandwichs restés au frais toute la matinée pour me rendre à notre lieu de pique-nique. Connaissant la jeune femme, elle devait y être depuis quelques minutes déjà. Je n'étais jamais en retard, ou alors de quelques minutes mais pas aujourd'hui. Je garais ma voiture sur un emplacement réservé à cet effet, et prenant ma nourriture, je m'avançais en direction du lieu de rencontre. Il était environ 11h55 quand je la vis, assise sur un banc sa glacière non loin d'elle qui m'attendait.

" Oh oh oh, comment allez vous gente demoiselle ? "

Ouais, j'aimais bien les entrées remarquées. Bon en même temps, il n'y avait personne autour de nous donc ça m'arrangeait, sinon, j'aurais été un peu plus discret sans doute.

Quelle belle idée, d’arriver en avance. Rien de pire pour faire augmenter le stress. Pourtant, je n’aurais jamais du être stressée. Il était mon meilleur ami après tout, non ? Pour quelle raison étais-je si anxieuse de le retrouver ? Bien sur, cela faisait un certain temps qu’on ne s’était pas vu, mais une réélle amitié ne changerait pas pour si peu. J’essayais de m’en convaincre, tant bien que mal. Je me demandais également pourquoi il ne m’avait pas contacté durant toute cette période. Est-ce que ma présence dans sa vie lui était si égal ? M’avait-il remplacé ? Je secouais la tête. Quelle idiote, et quelles questions puériles je me posais là. Après tout, je ne l’avais pas contacté non plus, et pourtant, il m’avait beaucoup manqué.

Je décidais de me lever afin de me dégourdir les jambes. Il fallait vraiment que je me détente. Je regardais autour de moi, et je remarquais qu’il n’y avait pas grand monde aujourd’hui. Après tout, c’était une petite ville, et la plupart des gens devaient travailler. Comment se faisait-il d’ailleurs, que Skyler n’y soit pas également ? Cela ferait une bonne question pour entamer la discution lorsqu’il serait là. Je commençais à me demander si les choses seraient un jour comme avant. Avant, je ne n’aurais jamais eu à chercher un sujet de conversation, et tout paraissait bien plus naturel. Les choses avaient changées, et je n’aimais absolument pas cela. Je décidais de rendre les choses aussi naturelles qu’avant. J’attrapais alors mon téléphone, afin de composer un message. Dans le temps, même si mon ami ne devait plus tarder à arriver, si j’avais quelque chose à lui demander, je lui envoyais un message sur le tas, sans me poser de question. Je tapais alors le message. « En fait, tu peux m’expliquer pourquoi tu ne travailles pas aujourd’hui ? Si tu sèches le travail pour me voir, je te jure que je te tue. » J’esquissais un sourire en cherchant le nom du destinataire dans mon répertoire. Ca me ressemblait déjà plus. Je me rassayais alors sur mon banc : il ne serait surement pas autant en avance que moi, alors autant en profiter pour prendre un peu le soleil. J’étais si pâle qu’on aurait dit que ma peau était translucide à la lumière du jour : il fallait vraiment que je me décide à sortir plus souvent.

Je regardais mon téléphone et découvrais que j’avais oublié d’envoyer le message. Je regardais ma montre : il était 11h55. J’envoyais tout de même le message. A peine quelques secondes s’étaient écoulées que j’entendais une sonnerie de téléphone plutôt courte derrière moi. Il me semblait la reconnaitre, et elle était suivie d’une voix que je connaissais plutôt bien également. Je me retournais brusquement pour voir Skyler, cherchant son téléphone. Je me grattais la tête, et je m’approchais en souriant. « Hum, je crois que c’est le mien. Mais j’étais tout à fait sérieux dans ma menace, sache-le! ». Je prenais alors mon air le plus sérieux. Peut-être un peu trop sérieux, j’allais certainement le faire rire. Je continuais dans ma lancée : « Et pour répondre à ta question, la demoiselle va bien ! Assez bien pour pendre des gens aux arbres, si le monsieur voit où je veux en venir. » Je ne tenais plus, et je reprenais un visage plus normal et convivial. Je le regardais un instant, attendant sa répondre. J’aurais pu lui dire qu’il m’avait manqué, mais, çe ne me semblait même plus nécessaire. Il devait très bien le savoir sans mots.

Tout n'était pas simple avec elle, avec Kiara. Il y avait nos natures, incompatibles, elle druide, et moi devenu loup s'en m'en rendre compte. Ces deux espèces ne s'apprécient pas, cela est presque génétique malheureusement, pourtant, je sais qu'au fond de moi, elle est tout pour moi, et que pour elle aussi, même si tout n'est pas aussi clair que cela devrait l'être. Mais je suis un loup solitaire, ceci aide peut être au fait que je ne sois pas trop influencé par mes frères et soeurs. Je n'appartiens plus à aucune meute depuis mon retour ici, et je trouve que c'est mieux. Je suis quelqu'un d'assez discret, je n'ai pas de raison particulière d'être chassé de toute part, sauf sur des malentendus évidemment. C'est simple de se dire que l'on ne craint rien que quoique l'on fasse tout ira bien, pourtant, cette nuit dont on ne doit pas parler est toujours là, cette nuit où nous avons finis par coucher ensemble après quelques verres, comme si l'alcool avait rendu la chose impossible possible, comme si l'alcool avait fait que la plus improbable des choses se produise. Mais ce n'est qu'un petit incident, qui n'a jamais couché avec sa meilleure amie ? Ok, ce n'est peut être pas un bon exemple. Disons plutôt : qui n'a jamais rêver de coucher avec sa meilleure amie ? La frontière entre amour et amitié est parfois bien fragile, bien trouble aussi que bien souvent, elles se chevauchent, si bien que parfois les deux zones rentrent en collision et que la frontière entre les deux n'existent plus durant quelques instants avant que la ligne ne se reforme plus ou moins clairement.

Mais aujourd'hui n'était qu'un petit pique-nique dans le parc, autrement dit, il n'y avait aucun risque que cela dérape, n'est ce pas ? Oui, je sais, je n'étais pas encore arrivé à l'endroit où nous avions rendez-vous que je pensais déjà à cette possibilité. Je ne savais pas même si je voulais qu'elle se produise, du coup, c'était un peu difficile pour moi. Pourtant, tout était clair, nous étions bons amis, et ça n'allait pas plus loin. Je ne l'avais pas vu depuis trop longtemps cela dit, je ne savais pas si cela était bon ou mauvais signe. Est ce que je serais tellement fou de joie que je lui sauterais dessus ? Ou est ce que je ferrais le type discret qui arrive comme une petite goutte de rosée sur un brin d'herbe ? Je ne savais pas. Nous ne nous étions pas vu durant un certains laps de temps. Qu'est ce que je devais en penser ? Que notre amitié n'était pas si grande que je ne le pensais ? J'avais fait le premier pas, mais si je ne l'avais pas fait pour cette fois-ci, l'aurait-elle fait ? Tant de questions, pourtant, tout devrait être simple entre les deux meilleurs amis du monde, non ? Or c'était loin d'être le cas pour moi, mais pour elle ? Ce devait être la même chose, car finalement, nous nous ressemblions énormément.

J'arrivais donc dans le parc avec ce que je devais emmener du pique-nique. Je recevais alors un message sur mon téléphone alors que j'arrivais pratiquement à sa hauteur. Je ne le regardais pas, ce devait-être elle, ou alors quelqu'un d'autres. Dans ce cas là, ce message pouvait largement attendre, n'est ce pas ? J'avais des choses plus important à faire, comme manger en charmante compagnie. Néanmoins, je cherchais quand même mon téléphone. Je n'avais rien d'important à faire aujourd'hui, mais on ne sait jamais. Elle me dit que c'était un message de sa part alors j'ouvrais grand les yeux lorsqu'elle me menaça. Enfin, à travers son téléphone alors que je lui avais simplement demandé comment elle allait de façon courtoise. Elle semblait terriblement sérieuse en me disant qu'elle allait bien, aussi bien que si elle pouvait pendre les gens aux arbres. Je ne savais pas comment prendre ces mots. Pas au pied de la lettre évidemment, mais est ce qu'elle allait bien ? Son visage se radoucit, signe qu'elle plaisantait, mais je ne m'y habituerais sans doute jamais.

" J'espère que je ne fais pas partie de ces personnes que tu as envie de pendre alors. Ce serait dommage, surtout que j'apporte une partie du repas. "

Oui, et alors ? Qu'est ce que cela changerait si elle me pendait à un arbre ? Rien, au contraire, elle aurait toute la nourriture pour elle seule.

Je commençais à avoir l’impression que rien ne serait comme avant. Avant, nous n’avions pas besoin de parler pour nous comprendre. On aurait même pu s’amuser à simplement parler du regard toute une journée, que ça ne nous aurait pas dérangé. Nous passions notre temps libre ensemble, et tout semblait si naturel. A présent, tout semblait vraiment bizarre. Je passais mon temps à chercher ce que j’allais pouvoir dire, et rien ne semblait bien. J’avais essayé de faire en sorte que tout redevienne comme avant, mais je ne semblais pas y arriver. Peut-être que je problème venait justement du fait d’essayer ? Je ne sais pas. Mais je me sentais comme bloquée, et surtout impuissante.

Je lui avais fait ma petite scène, histoire de lancer la journée de manière drôle, en détandant l’atmosphère que je savais d’avance tendue, mais mon humour ne semblait avoir atteint personne. Tant pis. Nous verrons bien comment les choses évoluent par elles-même, après tout. J’écoutais sa réponse, avant de lui répondre avec un léger sourire. « Hé bien disons que ça dépend de plusieurs choses ! ». J’attrapais ma glacière, et je commençais à marcher en direction d’un coin tranquile. Attendant la fin de ma réponse, j’imaginais bien qu’il me suivrait sans me couper la parole. « Tout d’abord, j’étais sérieuse. Je ne veux pas que tu sèches le travail pour moi, tu sais. » Il en avait beaucoup bavé pendant ses études, et il s’était donné à fond pour décroché ce travail, il était donc hors de question de le laisser faire ce genre de bêtises. J’étais toujours aussi protectrice envers lui, après tout ! Je m’arrêtais alors, et je le regardais un instant avant de poser mes yeux sur le sac qu’il avait apporté. Je tournais ensuite la tête vers lui à nouveau, en souriant. « Et puis, ça dépend surtout ce que tu as mis dans mon sandwich ! Si t’es aussi doué que moi pour les faire, je compte bien m’abstenir d’en goûter un ! ». J’avais lancé ce sujet surtout pour le faire sourire, et qu’il se rappelle les fois où j’avais tenté de cuisiner pour une de nos petites soirées : de vraies catastrophes : du poulet à la crème qui s’était terminé en bouts de caoutchouc baigné dans un lait inbuvable aux pâtes oubliés sur le feu qui avaient presque foutu le feu à la pièce, j’avais gagné de jolies médailles. Mais nous avions beaucoup ri, et cela nous avaient permis de nous en faire de marrants souvenirs à se remémorer maintenant, alors je ne regrettais en rien ma bêtise.

Finalement, je regardais autour de moi. Je m’étais arrêtée à un endroit plutôt convenable pour le repas. Il n’y avait personne aux alentours : nous serions tranquilles. Nous avions aussi une jolie vue sur le reste du paysage. Je m’apprétais alors à tirer une nappe de mon sac, lorsqu’un détail me frappa : je n’en avais pas pris. Je me tournais alors vers Skyler, en me grattant la tête, l’air gêné. « Dis-moi que t’as pensé à prendre une nappe, ou une grande serviette, ou quoi que ce soit en fait, et que tu n’as pas été aussi tête en l’air que moi… » Vu la taille de son sac, ça m’aurait vâchement étonné s’il me répondait que oui, mais bon. Un petit repas à l’ancienne, avec les insects, c’était cool aussi, non ? Non !

Parfois, je me demandais ce qu'il se serait passé si nous n'avions pas découvert nos natures respectives, et si n'avions pas couché ensemble après avoir un peu trop bu, parce que je le savais, ces deux choses là faisaient que tout était à présent compliqué. Rien ne pouvait être simple comme si j'étais un simple humain ou elle une simple humaine. Non, j'avais été transformé en loup et elle était druide, pourtant, nous avions fait l'impossible, tout du moins des choses extrêmement difficiles à réaliser. Nous deux, notre relations, ce que nous faisions, tout cela n'était pas anodin, je le savais bien, mais j'essayais de ne pas trop y penser. Après tout, n'étais-ce pas qu'un simple pique-nique entre deux adultes ? Justement, même si je me le dis, la simplicité ne peut pas faire partie de notre relation, même avec toute notre bonne volonté, je vous le promets. L'humour et la dérision faisait donc partie intégrante de cette relation comme pour nous faire oublier certaines choses mais pourtant, la réalité reprenait rapidement le dessus qu'on le veuille ou non. Je demandais donc à Kiara, si je faisais partie de ces personnes qu'elle avait envie de pendre. Vu qu'elle est un druide, et que je suis un loup, dans un autre contexte, la question pourrait presque être légitime mais là, ce n'est pas même le cas. Elle me dit donc que cela dépendait de plusieurs choses. La première était le fait que je sèche le boulot alors que ce n'était pas le cas. Elle avait pris sa glacière pour que nous puissions nous poser dans un coin encore plus tranquille que celui que nous avions actuellement. Je lui laissais donc dire ce qu'elle avait à dire, car s'il y avait plusieurs raisons, c'était qu'il y en avait deux minimum. La deuxième raison était donc le contenu de son sandwich, me rappelant à ces bons souvenirs de cuisinières. Si Kiara savait faire tout un tas de choses, la cuisine n'en faisait pas partie malgré tout les efforts du monde.

" Je crois que je vais devoir vérifier si ta mémoire fonctionne toujours, parce que le matin, je finis en général à 11h30, donc, si tu calcules bien, je peux être là pour midi. Et puis, je ne reprends qu'à 14h, donc ça devrait nous laisser le temps de manger tranquillement. Pour ce qui est du sandwich, j'ai fait simple : beurre, jambon et fromage. J'espère que cela te conviendra. "

Et je lui livrais mon plus beau sourire. Si je me plantais sur le contenu des sandwiches, alors ce serait la fin des haricots pour tout les deux. Il ne restait plus qu'à nous rendre au Mcdo du coin, pour sauver le semblant de repas que nous allions avoir. Nous marchions donc jusqu'à un endroit que Kiara jugea convenable puisqu'elle s'était arrêtée là. Elle sembla cependant gênée, parce que je ne sais quoi. Enfin j'allais le savoir bien vite, elle n'avait pas pris de nappe pour mettre au sol et avoir un pique-nique digne de ce nom. Je souriais alors. Heureusement que j'étais là. Elle ne se trouvait pas dans mon sac, mais dans la poche de mon pantalon. Oui, en fait, c'était un gros mouchoir mais qui était suffisamment grand pour que nos deux popotins puissent s'asseoir dessus.

" Tadam ! "