Who are you ? {Kaelys&Cassy

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Who are you ?

❝ on ne rencontre jamais quelqu'un par hasard : Eïtineka tisse nos hasards et nos destins ❞

Je ne m'étais pas transformée la nuit dernière, nous n'étions plus sur nos terres, ici, les chasseurs rodaient, ainsi que d'autres races qui ne devaient pas apprendre que nous existions, ou bien encore, s'ils savaient que les Ulfhednars étaient réels, que nous en faisions parti. Alors puisque la déesse n'était pas assez ronde, pas assez pleine, m'étais-je contenté de passer une soirée normale, dans cette ville, me mêlant à la population. Pourtant, lorsque je rentrai, ce fut une odeur qui m'attira ailleurs que dans la direction de ma maison, un parfum de loup, de sang et de quelque chose de dérangeant. Il ne me fallut pas bien longtemps pour en apercevoir la cause, ce corps étendu sur le sol, blessé et nu. Sans me poser plus de question, je l'avais mise dans ma voiture et amenée jusque chez moi. Pourquoi ne pas la ramener chez elle ? Car c'était une fille. Et bien, disons qu'elle n'avait aucun papier sur elle, que je ne savais pas si elle appartenait à une meute et si c'était le cas, où trouver celle-ci. Je n'étais pas ici depuis assez longtemps pour être une experte des lois du coin.

Pourquoi l'emmener alors ? Pourquoi ne pas la laisser, là, sur ce sol, certainement bientôt découverte par ceux qui l'avaient blessée ? Tout simplement parce que toute vie est précieuse et que je n'étais pas devenue l'Ovate de mon clan pour laisser mourir une créature sous prétexte qu'elle n'était pas de ma race. Ce n'était pas comme si je l'avais menée aux territoires de mon clan, ici ce n'était que temporaire. D'autant plus que si Eïtineka avait voulu que je croise sa route, ce n'était certainement pas pour l'abandonner. Peut-être fallait-il que je la rencontre, que je l'aide, ou que sais-je, je n'allais ni aller contre mes valeurs, ni contre le désir de la lune, elle dormirait dans l'une des chambres de la ferme, un point c'est tout. Il ne me fallut pas bien longtemps pour la mener à l'étage, avant de faire le nécessaire pour la soigner. Pas de magie des loups, non, mes autres connaissances me servirent bien plus, lui donnant une potion et appliquant un baume sur ses plaies après les avoir nettoyées. Le tout allié aux capacités naturelles de guérison de nos races, elle serait sûrement remise sur pieds d'ici peu.

La laissant sur place, je pris la décision de prendre une douche pour faire disparaître le sang, de nettoyer mon matériel, et puis de dormir quelques petites heures... avant que l'aube ne pointe son nez et me réveille quelques temps plus tard. Un bon débarbouillage et je repassais voir si ma patiente allait bien, avant de finalement descendre tout en rencontrant en chemin Erwan, mon cousin, qui bien évidemment avait senti l'odeur et ne tarda pas à me bombarder de questions avant de m'emboîter le pas jusque dans la cuisine où je commençais à faire le petit déjeuner... Je savais que d'autres n'allaient pas tarder, et qu'eux aussi sentiraient l'odeur particulière. D'ailleurs, cela ne manqua pas.

"Le bacon sent pas le loup ce matin ?" renifla le nouvel arrivant en pénétrant dans la cuisine par la véranda, se passant une main dans ses cheveux décoiffés. "C'est Cassy, elle s'est trouvé un nouvel animal de compagnie." ricana Erwan en buvant son café. "T'adopte les chiens errants maintenant Cassy ?" déclara-t-il en piquant une tranche de lard grillée pour la mettre dans sa bouche. "Ha, ha, ha. Vous êtes hilarants les mecs ! La prochaine fois que vous avez mal, rappelez-moi de vous laisser souffrir." "Tu pourras pas, tu nous aimes trop !" "Ça c'est à voir..." laissais-je planer, tout en ayant perçu un bruit, léger, ténu, mais assez présent pour que mon regard, et ceux des deux garçons, se tournent en direction de celle dont je voyais pour la première fois les prunelles. "Tu te sens mieux ?"

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Kaelys ∞ Cassidy

Mes pattes martèlent le sol tandis que je tente de fuir mes assaillants. J'entends les Chasseurs qui continuent de me traquer, sans relâche. Ils n'échangent pas un mot, mais je sais comment cela va se dérouler par la suite. Ils sont trois, j'ai eu le temps de les apercevoir avant que l'un d'eux ne tente de m'embrocher. Je les connais pas, du moins je le crois. de toute façon, mon but ultime pour l'instant est de fuir.
Du coin de l'oeil, j'en vois un qui sort un fusil. Merde. Il tire une balle que j'arrive à esquiver. Je sais que sur mon côté gauche, un chasseur va lancer un couteau, alors je fais une embardée sur la droite. Ce que je n'avais pas prévu, c'est que le troisième chasseur me prenne d'assaut par derrière. Il me saute littéralement dessus et me plaque au sol. Je pousse un grognement qui se transforme en un cri muet quand je sens son poignard d'argent me rentrer dans mon flanc et transpercer ma chair.
Je lui donne un violent coup de patte et le déloge. J'arrive à me relever, chancelante, et m'enfuis avant qu'ils ne me rattrapent de nouveau. Je halète à chaque pas, tandis que je sens le sang couler à travers ma fourrure. Merde.
J'ai juste le temps de sortir des bois, et de me reprendre forme humaine avant de m'écrouler dans une ruelle sombre. Mes yeux se ferment avant que j'ai pu formuler la moindre pensée cohérente. Tant pis s'ils me retrouvent. L'important pour l'instant, c'est dormir. Et je sombre dans les ténèbres.

J'ouvre difficilement les yeux. En toute première chose, je distingue... un plafond. Quand je tourne la tête, j'aperçois une commode, ainsi qu'une fenêtre, une porte. Puis une couverture, quand je baisse les yeux. Wait... une couverture?!
Je me redresse brusquement, ce qui m'arrache une grimace de douleur. Puis je me souviens de la traque, et de ma blessure à la côté. Quand je retire la couette pour voir ce qu'il en est de la vilaine plaie, j'ai le plaisir de constater que celle-ci est... soignée. Ainsi que toutes mes autres égratignures. Bordel, je suis où ?

Je mets quelques instants pour détailler la pièce. Simple, elle contient juste ce que contient... une chambre. Ok. Je suis donc dans une chambre, mais... où?
Soudain, une odeur me fait hérisser tous mes poils: je la connais. Je l'avais sentie où déjà ? Je fouille un instant mes souvenirs et je me mets debout d'un bond. Mais oui, cette nuit, quand la créature bizarre m'a attaquée. Elle ressemblait à un loup en mode "chaussette". La créature portait exactement la même odeur.

Je me raidis. Je suis donc dans la maison d'une race encore non répertoriée, nue, désorientée, soignée, affamée et complètement vulnérable ? Enfin, vulnérable, je pouvais toujours me transformer si besoin, et grâce à mon entraînement de Chasseur, il me suffisant d'un stylo pour tuer quelqu'un.
Décidant d'avoir le coeur net, j'ouvre la commode et ne trouve qu'un peignoir qui pourrait être à ma taille. Il est même trop court, mais je m'en moque, pour l'instant, il permet de couvrir quand même mes parties intimes, c'est suffisant. Et puis, mon "sauveur" à quand même eu à loisir le temps de contempler mon corps dénudé, donc.

Je suis l'odeur et descend les escaliers. J'entends des éclats de voix, tandis que l'odeur se renforce et... je déambule dans une cuisine qui abrite deux mecs et une fille. Génial, à trois contre un. Je suis juste contente qu'on soit dans une cuisine, ce qui veut dire qu'il y a bien des couteaux quelque part.
Ignorant complètement la question de la fille, je pointe un doigt sur elle, et je lance d'un ton accusateur:
-Toi. Vous. Vous êtes... vous êtes... l'odeur bizarre. Les loups, là, qui ne sont pas loups... Vous avez pas de nom.
Oui, c'est absolument logique qu'une femme habillée d'un peignoir se pointe dans une cuisine et commence à accuser les habitants d'être... quelque chose dont elle ne connait pas le nom. Ce doit être mon entrée pimpante qui cloue le bec aux mecs car ils m'observent avec des yeux ronds. Je m'adosse au chambranle, croise les bras sur ma poitrine, et les foudroie du regard. Hé, je suis juste une victime dans tout ça, d'accord?

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❝ on ne rencontre jamais quelqu'un par hasard : Eïtineka tisse nos hasards et nos destins ❞

Elle se tenait là, à l'entrée de la pièce, mais plutôt que de répondre à ma question, elle darda un doigt accusateur dans ma direction, avant de lancer : -Toi. Vous. Vous êtes... vous êtes... l'odeur bizarre. Les loups, là, qui ne sont pas loups... Vous avez pas de nom. avant de s'appuyer contre le chambranle. Bon, je me serais plus attendue à un merci qu'à un "t'es le grand méchant loup", mais je suppose qu'il ne fallait trop me plaindre, puisqu'elle n'avait pas cherché à m'attaquer. En même temps, nous étions en supériorité numérique, mais alors que les garçons restaient immobiles à la regarder comme si elle venait d'affirmer, preuve à l'appui, que le Père Noël existait bel et bien, je vidais la poêle dans une assiette tout en prenant la parole. "Techniquement si. Tu sais, tout le monde a un nom, même la plus petite bestiole sur terre, sauf qu'on n'aime pas trop le dire." soufflais-je d'un petit sourire en coin, tout en ne la perdant pas du regard, bien que je pouvais aussi compter sur les garçons pour ça.

Pourtant, à cette seconde, je commençais réellement à me demander qui avait pu être assez idiot pour qu'elle soit au courant sur notre race au point de pouvoir nous qualifier. Même si mon odeur était un semblant d'aveux à elle seule, nous étions différents, mais nous n'en avions jamais mal vécu, du moins dans mon clan. La liberté, la sécurité... nous avions tout cela, et nous aurions aimé que cela continue encore pour un moment. Sauf que je ne pouvais pas dire que j'étais ignorante, comme d'autres de ma race, je savais qu'il y avait un "alpha" qui tentait de nous rassembler sous une même bannière, mais j'étais la seule à en ressentir les effets, les autres le savait, mais n'en étaient pas du tout influencés, puisque j'étais moi aussi une dominante, et donc capable de contrer les effets de "monsieur j'ai envie d'une révolution sans avoir une idée de ce que je vais provoquer derrière". Fini notre pseudo tranquillité, les chasseurs eux aussi sauraient que nous existions, les contes sur la manière dont on nous chassait au départ, ne seront plus seulement que des mises en garde, mais une réalité s'ils s'y prenaient comme des manches. Nous n'avions pas besoin d'être mis en lumière, mais si nous devions l'être, sans doute fallait-il également œuvrer positivement en parallèle, prouver que nous n'étions pas tous comme... lui.

"Je m'appelle Cassidy, ça c'est Kyllian." "'lut" s'exclama l'intéressé en levant une main. "Et voilà Erwan." présentais-je tout le monde, mon cousin leva une main en guise de salut comme pour s'identifier et faciliter la vie à l'inconnue dans mon peignoir sur le pas de la porte, mais ayant la bouche pleine, s'abstint de l'ouvrir. La déesse existe ! "Et ça c'est chez moi. Tu avais besoin de soins, alors je t'ai ramenée ici. Désolée de ne pas être restée à te veiller, mais tu guérissais bien alors... tu as faim ?" demandais-je comme si de rien n'était. Où l'art d'éluder la conversation sur notre race ! J'avais des années d'expérience pour noyer le poisson, sauf qu'aujourd'hui, elle semblait avoir compris, vraiment compris, et qu'il faudrait bien que je me décide à lui en dire un petit peu. Mais les habitudes ont la vie dure, tout comme les lois... sauf qu'elle avait compris d'elle-même, ce qui, à vrai dire, n'était plus vraiment une transgression, non ? Et puis, la première chose à faire, était de lui montrer que nous fonctionnons de manière indépendante, à l'exception de cet alpha, et que nous, en tout cas, étions aussi pacifiques que les indiens avant de prendre les armes en cas d'attaque. Nous n'étions pas du genre à tendre l'autre joue, quel dommage !

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Kaelys ∞ Cassidy

Merde. Je ne connais même pas leur nom, et voilà que je débarque dans leur cuisine en train de faire ma chieuse alors qu'ils m'ont probablement sauvé la vie. Kaelys ou l'art de la gratitude.

La jolie brunette se présente sous le nom de Cassidy, et les deux garçons de Kyllian et Erwan. Bon. Pour l'instant, ils n'ont pas cherché à me liquider ou faire de moi leur petit-déjeuner. Ou leur dîner. Il est quelle heure en fait ?
-Moi, c'est Kaelys, je lance en me décollant du chambranle.
Je ne les considère pas comme une menace, donc, leur dévoiler mon nom ne vas pas me tuer, non ? Et puis, comme le confirme sa phrase suivante, Cassidy m'a sauvé la vie, alors, si elle avait cherché à m'éliminer, elle aurait plutôt eu tendance à le faire avant, non ?
Quand elle me demande si j'ai faim, mon ventre gargouille, ce qui me fait rougir. Okay, message reçu: je crève la dalle.
-Euh oui... merci.
Je tire une chaise et m'assoit à côté d'Erwan, qui s'arrête de manger pour me reluquer un moment. Je baisse la tête sur mon corps. Le peignoir ne s'est pas détaché, si ?
-Oh, d'ailleurs, ce peignoir doit être le tien, j'imagine ? Je te l'ai emprunté, puisque je ne trouvais pas mes vêtements...
L'odeur de la nourriture m'arrête et je dévore littéralement le plat de bacon grillé et d'oeufs au plat qu'elle dépose devant moi. Etre sous forme de louve m'épuise, me prenant beaucoup d'énergie, surtout après une course folle et quelques blessures.
-C'est gentil de t'être occupée de moi... merci, je dis encore une fois à l'intention de Cassie. J'ai une dette envers toi.
Oui, j'ai beau être absolument méfiante vis-à-vis d'eux, je ne suis pas impolie au point de ne pas remercier quelqu'un qui m'a sauvé la vie. D'ailleurs, je suis juste entrain de manger en compagnie d'êtres d'une race encore inconnue pour l'instant et qui est potentiellement dangereuse. Je finis par décider que je réfléchirais à tout ça après avoir fini mon assiette.

Soudain, alors que je porte mon dernier morceau d'oeuf à la bouche, je me fige. Merde. j'aurais dû y penser plus tôt.
-Les hybrides. Shella et Jack. Vous êtes les descendants de leurs enfants... des abominations.
Okay, le dernier mot n'était peut-être pas nécessaire, mais c'est sorti tout seul. C'est pas ma faute si je me souviens soudainement des histoires qui circulent au sujet de cette race. J'ai même entendue des enfants dans la meute se la raconter en rigolant. Je me suis juste mise à répéter ce dont je me souviens. L'histoire d'un druide et d'une louve. Une histoire d'amour impossible, vouée à l'échec depuis le début. Et pourtant, paraît-il qu'ils ont eu des enfants, même si Shella en est morte. Des hybrides. Moitié-loup, moitié-druide. Quelque chose contre-nature. Et je viens de réaliser que j'en ai la preuve juste sous les yeux, ce qui m'ôte franchement l'appétit. Je pose ma fourchette dans mon assiette et je les regarde d'un air stupéfait.

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❝ on ne rencontre jamais quelqu'un par hasard : Eïtineka tisse nos hasards et nos destins ❞

Elle accepta l'invitation après s'être présentée, ce qui était un bon point, aussi lorsqu'elle s'assit, lui servis-je une assiette comme si elle était simplement un membre du pack que nous formions à six dans cette ferme. Nous étions comme une famille, avec ses jalousies intestines, ses taquineries, ses instincts protecteurs, mais ce qui semblait rassembler tout le monde en ces lieux n'était autre que moi. Chacun avec une raison particulière, et cela m'allait très bien compte tenu de mon rôle de chef dans cette mission, même si je savais qu'ils espéraient tous, ou du moins pour la plupart, que ce ne soit pas qu'un rôle temporaire. A croire qu'ils adoraient que je joue les femmes de poigne et d'autorité, alors que c'était sûrement un peu plus compliqué que ça, puisque j'écoutais les conseils et pouvais admettre me tromper sur toute la ligne. Je me doutais d'ailleurs que Denna me reprocherait sûrement d'avoir amené une parfaite étrangère entre les murs de cette maison. Mais nous n'y étions pas encore, et peut-être n'étais-ce qu'une bonne idée, puisque nous devions nous lier et nous fondre dans la masse... première étape de notre mission, avant de déterminer la menace.

-Oh, d'ailleurs, ce peignoir doit être le tien, j'imagine ? Je te l'ai emprunté, puisque je ne trouvais pas mes vêtements... commença-t-elle avant de se mettre à manger, son estomac gagnant la partie. "Pas de problème, je te l'avais laissé pour ça. Tu n'avais pas vraiment de vêtements quand je t'ai trouvée." répondis-je à sa justification, un petit sourire amusé aux lèvres... car je l'avais trouvée nue et blessée, de toute évidence par des chasseurs vu ce dont j'avais du la guérir. -C'est gentil de t'être occupée de moi... merci. J'ai une dette envers toi. "De rien, mais je n'ai pas fait ça pour que tu me sois redevable de quoique ce soit. Toute vie est précieuse." répondis-je en croisant son regard avec plus de sérieux. J'étais sincère, elle ne me devait rien, enfin jusqu'à présent, je ne voyais même pas ce qu'elle me devrait. Et puis, comme je l'avais dit, toute vie est précieuse, je ne l'aurais pas laissée mourir, combien même elle n'aurait été qu'une ennemie. Ce qui en l’occurrence n'était pas le cas. Bien que ses nouvelles paroles me poussèrent à l'observer attentivement, de même que les garçons. -Les hybrides. Shella et Jack. Vous êtes les descendants de leurs enfants... des abominations. s'exclama-t-elle subitement, laissant un silence lourd et pesant s'installer pour quelques secondes, tandis que mon idée de ne pas être mis en lumière si rapidement... disparaissait comme un voilage de fumée éphémère. J'aurais aimé qu'on nous connaisse un peu avant de dire clairement ce que nous étions, mais elle semblait penser que les légendes des loups étaient réelles, tout comme nous en ce qui concernait nos histoires.

"On n'est pas des abominations, faut arrêter avec ça !" s'exclama brusquement Kyllian en menaçant Kaelys de sa fourchette avec un morceau de lard au bout, ce qui rendrait l'effet plutôt amusant, s'il ne venait pas de confirmer les propos de la jeune femme. Aussi mon visage se tourna dans sa direction, et il dût sentir le regard que je faisais peser sur lui, puisque aussitôt il le croisa avant de reprendre comme sous le besoin de se justifier. "Ben quoi c'est vrai. Elle sait de toute façon, alors je vois pas pourquoi je dirais pas ce que je pense ! On n'est pas des abominations, t'es la première à le dire." Et il n'avait malheureusement pas tord, sauf que je n'avais pas imaginé parler de nous de cette manière. J'espérais avoir le temps ou... mais c'était de toute manière trop tard, et si je ne voulais pas réentendre Kyllian s'exclamer une nouvelle fois que nous n'étions pas des abominations, autant s'expliquer un minimum. "Très bien..." soupirais-je. Et là ce fut Erwan qui me fixa intensément, se demandant ce que j'allais brusquement décider de faire, ou même de dire. Il avait conscience que le secret de ce que nous étions avait été éventé avant même que Kyllian n'ouvre les lèvres, mais nous n'avions pas pour habitude de parler de nous. Les lois nous interdisaient de le faire, et en même temps, je savais qu'il me soutiendrait quelle que soit ma décision, comme il l'avait toujours fait. Ici-même et devant le Conseil de nos Anciens s'il le fallait. Reportant mon regard sur celle qui nous regardait comme si nous étions des fantômes devenus réels... "Nous sommes des Ulfhednars, et l'histoire de mon clan préfère dire que nous sommes les miracles d'un amour interdit plutôt que des abominations. Nous vous ressemblons beaucoup."

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Kaelys ∞ Cassidy

Comment j'en suis arrivée à me retrouver attablée là alors que j'aurais dû me retrouver chez moi, dans mon lit ? Très bonne question qu'il fallait sans doute adresser au Destin, ou autre conneries mystiques dans le genre, dans tous les cas, je suis là, et pas chez moi.

Quand j'entends Cassy mentionner le fait qu'elle m'avait retrouvée nue, je rougis instantanément. Je suis bête. Evidémment qu'elle m'avait trouvée sans aucun vêtement, j'avais été traquée sous forme de loup, et je m'étais repris forme humaine de justesse avant de m'évanouir. Pas vraiment de quoi avoir le temps d'aller se trouver de quoi se vêtir.
-Tu aurais deux trois vêtements à jeter ou que tu n'utilises plus, histoire que je ne sortes pas en peignoir et file une crise cardiaque à mes voisins ?
Bah quoi ? C'est pas ma faute si mes voisins sont des vieux pour qui la technologie est un miracle tombé du ciel. Néanmoins, ils sont assez gentils, et je n'ai pas tellement envie d'être la cause de leur décès. Et puis, faut bien que je rentre un jour, non ?
-Et puis, si, j'y tiens quand même, je te suis redevable. Si jamais un jour tu... vous avez besoin d'aide, dis-je en englobant Kyllian et Erwan du regard -qui minent de rien, m'ont aidé aussi en me laissant bouffer à leur table (c'est important, la bouffe, à ne surtout pas négliger), il suffira de me contacter. Et tu sais, tout le monde n'a pas la même conception que toi sur la préciosité de la vie, dis-je à l'intention de Cassy avec un sourire triste.
Je repense aux Chasseurs notamment, dont le but ultime est d'ôter la vie à tous les loups présents sur cette Terre. Certains loups aussi ont soif de vengeance et de sang envers ceux qui nous chassent. Pour ma part, j'estime avoir eu assez de violence pour toute une vie entière, c'est pourquoi j'ai choisi d'intégrer la meute de Winslow, la plus pacifique à mes yeux.

-On n'est pas des abominations, faut arrêter avec ça ! s'exclame Kyllian en réponse à mon accusation, en pointant sa fourchette dans ma direction. Franchement, ça m'aurait fait rire dans un tout autre contexte.
Tandis que Cassidy et Erwan lui lancent des regards lourds de sous-entendus qui n'échappent qu'à moi, il continue sur sa lancée.
-Ben quoi c'est vrai. Elle sait de toute façon, alors je vois pas pourquoi je dirais pas ce que je pense ! On n'est pas des abominations, t'es la première à le dire.
Elle sait ? Je sais quoi, bordel ? Je me retiens et réfrène l'envie de me lever d'un bond en mettant un bon coup de poing sur la table. Je viens de me réveiller et voilà qu'on commence avec des choses absolument incompréhensibles dignes de donner l'envie à un comateux de rester dans son coma. Sincèrement, je regrette de mettre levée, et je me demande pourquoi est-ce qu'on ne possède pas le pouvoir de revenir en arrière dans le temps. Je me serais donné un coup sur la tête à mon réveil.

Je tourne la tête vers Cassy, qui semble prise dans un terrible dilemne. C'est la seule raison qui m'empêche de tout faire péter.
-Nous sommes des Ulfhednars, et l'histoire de mon clan préfère dire que nous sommes les miracles d'un amour interdit plutôt que des abominations. Nous vous ressemblons beaucoup.
Stop. Code error 404. Mon cerveau se bloque sur le moment et toute capacité à réfléchir quitte mon corps et mon esprit. Elle a dit... quoi ?
Aussitôt, les questions affluent alors que mon cerveau tente tant bien que mal de différencier les différentes informations qu'il a reçu. Ulfhednars. Clan. Nous vous ressemblons beaucoup .Je me fige brusquement. Une certitude apparaît dans mon esprit embrouillé. Cette fameuse nuit. C'était lui. C'était un...
-Vous vous transformez en loup, je lance abruptement.

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-Tu aurais deux trois vêtements à jeter ou que tu n'utilises plus, histoire que je ne sortes pas en peignoir et file une crise cardiaque à mes voisins ? enchaîna-t-elle ensuite après l'histoire du peignoir, et je comprenais assez bien sa position. Difficile de rentrer dans une tenue si légère, surtout au beau milieu de la journée. Je prévoyais toujours des vêtements au pied d'un arbre pour ne justement pas à avoir à expliquer ma nudité à des promeneurs. "Je devrais pouvoir te dénicher ça. On ira voir ensemble après." Puis... nous avions simplement continué à discuter, la laissant me remercier avant que je ne lui dise que ce n'était rien. Certes, il m'arrivait de tuer... des animaux, mais je n'étais pas une meurtrière non plus et je n'allais tout simplement pas la laisser se vider de son sang la nuit passée ? Combien même avais-je pris un risque en emmenant une parfaite inconnue dans ma maison.

-Et puis, si, j'y tiens quand même, je te suis redevable. Si jamais un jour tu... vous avez besoin d'aide, il suffira de me contacter. Et tu sais, tout le monde n'a pas la même conception que toi sur la préciosité de la vie. Je n'allais sûrement pas rejeter sa proposition qui était finalement un point positif concernant les avis généraux qui courraient sur notre race, plus encore si nous finissions par être clairement dévoilé, mais j'espérais que ce ne serait pas le cas. "C'est vrai... merci de ta proposition." Car j'avais beau respecter la vie, je savais que je ne nous laisserai pas détruire pour autant, que je ne laisserai pas un chasseur tenter de me tuer sans réagir comme tout animal... à savoir l'empêcher de me faire du mal à moi ou au miens. Et j'appréhendais énormément l'avenir, je ne voulais pas voir mes doigts rougir du sang de personnes auxquelles je tenais ou de celui trop abondant de ceux que je devrais dès lors véritablement considérer comme mes ennemis. Je... nous voulions l'ignorance et la paix tacite.

Mais voilà que l'exclamation de Kaelys modifia tout, elle avait fait le lien entre la légende et nous, sans oublier Kyllian qui termina d'éventer ce que nous étions, me poussant à prendre les devants, à offrir une explication plausible sans en dire trop, sans noircir le tableau. Après tout, je lui avais sauvé la vie, elle m'était redevable et les garçons ici présents s'étaient plutôt montré sympas... Heureusement qu'elle n'avait pas croisé les autres, même si un seul véritable nom me venait à l'esprit, le membre le plus récent et le plus sombre rôdant dans mon entourage. Lui, était dangereux... il avait déjà goûté à la chair humaine et il avait aimé ça. Lui, arracherait une gorge sans hésiter pour me protéger s'il me savait en danger, sans même un tremblement ou l'ombre d'une culpabilité passant dans ses yeux. Il avait appris à aimer notre manière de vivre pour rester à mes côtés, s'ancrer dans mes pas pour ne pas recommencer à tuer de manière désordonnée. Et même si j'avais appris à le connaître et à l'apprécier pour ce qu'il était... il avait très certainement un caractère plus merdique que le mien et il fallait le faire. Pourtant, sans même sa présence, Kaelys s'exclama... -Vous vous transformez en loup, comme si elle venait de réaliser quelque chose qui m'échappait. "Oui. Pourquoi ? Tu pensais que vos "cousins" se transformaient en canard ?" la questionnais-je sous un demi-sourire, intriguée par la véritable teneur de sa réponse, tandis qu'Erwan et Kyllian souriaient à ma petite blague, sans pour autant perdre une miette de notre échange, eux aussi intéressés par ce que j'avais pu déceler et qui se cachait derrière son affirmation.

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Kaelys ∞ Cassidy

Je soupire de soulagement. Je vais pouvoir rentrer avec quelque chose sur le dos, sans dévoiler mon derrière au monde entier.
-Merci.
Je me dis néanmoins que mes sauveurs sont drôlement gentils et aideurs, malgré leur odeur étrange. Ce n'aurait pas été pareil si j'étais tombée entre les mains de Chasseurs. Pour avoir vécu une grosse partie de mon existence parmi eux, on peut se déclarer chanceux si on tombe sur un groupe de Chasseurs qui vous tuent d'une simple balle dans la tête. Non qu'ils soient cruels, mais certains, aveuglés par la haine, peuvent parvenir à toutes sortes d'action, ne serait-ce que pour le plaisir de tuer un loup.
-Tu n'a pas à me remercier pour ça, c'est tout naturel.
Je leur souris, et je ne regrette en rien ma proposition, quelle que soit les conséquences qu'elle aura. Je ne regrette jamais quand je fais quelque chose. Que ce soit une décision prise en pleine possession de mes moyens et de mes capacités intellectuelles ou que ce soit sur un simple coup de tête -il y en a eu, des décisions prises ainsi. Je n'ai pas de temps à perdre avec ça, surtout à regretter mes propres actes.

Puis quand elle me répond au sujet de leur transformation, je ne peux m'empêcher de me crisper. Il n'y a rien de drôle dans tout cela. C'est confirmé, maintenant. Cette créature dans les bois. C'en était un. Un Ulfhednar. Rien que d'y penser, je peux encore sentir les frissons parcourir mon corps, et mes poils se dresser sur ma peau. Quelle horreur, mon Dieu quelle horreur...
Je sens leurs regards rivés sur moi et je tente de reprendre contenance. Inutile de leur dire qu'un des leurs m'a attaqué une nuit, ce n'est pas le moment de déclencher les hostilités. Pas après avoir été sauvée.

L'ironie du sort aurait dû me faire sourire, mais c'est un sourire crispé que je leur sers.
-C'était une question bête. Donc, si j'ai bien compris, vous êtes mi-loup, mi-druides ? Vous pouvez vous transformer et.... faire des incantations ?
Changement de sujet. J'essaie de me creuser la tête pour me souvenir d'autres détails qui auraient pu échapper à ma mémoire, impossible. L'union d'un loup et d'une druidesse. Une abomination aux yeux des deux races, une union passionnelle pour les Ulfhednars. Pas étonnant qu'on ait jamais entendu parler d'eux. Je ne peux qu'imaginer trop aisément l'accueil que leur aurait fait leurs races d'origines. C'est pour ça que les druides et les loups racontent l'histoire de Shella et Jack comme un mythe. Si il s'avérait vrai à leur yeux, la vérité serait trop dure à supporter.

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❝ on ne rencontre jamais quelqu'un par hasard : Eïtineka tisse nos hasards et nos destins ❞

Sa question était étrange, tout comme sa réaction à ma réponse... je pouvais le sentir à l'odeur que son être dégageait, ou même plus simplement à sa manière de réagir, à ce sourire crispé qu'elle nous dédia comme pour détendre l’atmosphère, sans toutefois y parvenir. Les mensonges n'allaient pas avec nos races, à moins de parvenir à être totalement maître de nous même. Ce qui n'était absolument pas le cas de Kaelys, sa réaction dévoilait quelque chose qui comptait, mais dont elle ne voulait pas parler... et compte tenu de la situation présente, il me semblait important d'en apprendre plus. De savoir ce qu'il se passait exactement alors qu'elle répondait de sorte à changer de sujet... -C'était une question bête. Donc, si j'ai bien compris, vous êtes mi-loup, mi-druides ? Vous pouvez vous transformer et.... faire des incantations ?

Mais m'appuyant contre le meuble de cuisine, je la fixais sans un mot, croisant simplement les bras, geste qui m'attira l'attention des garçons qui ne répondirent pas plus que moi. Tout simplement parce que j'étais seule à décider des détails qu'elle obtiendrait, mais je n'allais pas donner des indications trop précises avant de savoir ce qui n'allait pas. Ou tout du moins, pas dans ce sens. Mais je pouvais également comprendre qu'un trop grand nombre de personnes pouvait peut-être la pousser à ne pas révéler le fond de sa pensée. "Les garçons allez faire un tour, je dois avoir une conversation entre filles avec notre invitée." dis-je sans les regarder, conservant toute mon attention sur la jeune femme qui se trouvait dans ma cuisine. Sans un mot, sans même une réflexion, Erwan fut le premier à se lever, à venir vers moi et à déposer un baiser sur mon front, tandis que Kyllian frôlait de sa main mon bras avant d'emboîter le pas de mon cousin, tous deux disparaissant, non sans emporter leurs assiettes avec eux. Ils pensaient bien évidemment à leurs estomacs, tout en m'assurant qu'ils ne seraient pas bien loin, sans être trop proches à espionner non plus.

Ils savaient que je leur ferais part de ce que j'aurais appris si c'était important, et ils me faisaient tous les deux assez confiance pour ne pas remettre en doute ma décision, et surtout pas devant une inconnue. Et puis c'était ma maison, je pouvais bien les mettre à la porte quand je le voulais, non ? "Maintenant qu'on est seules, tu peux m'expliquer ta réaction ?" Mais finalement, peut-être que pour réagir comme elle le faisait, il y avait anguille sous roche, quelque chose qu'elle ne nous disait pas. Enfin à présent il n'y avait plus qu'elle et moi dans cette pièce, et... "Tu as déjà croisé l'un des nôtres ou tu nous détestes sans même nous connaître ?" ... j'espérais que ce n'était pas la seconde réaction, je n'apprécierais pas de voir cette demi-confiance déjà mise à mal, alors que je lui avais tout de même sauvé la vie, sans oublier de l'accueillir dans ma propre maison, de la laisser porter mes vêtements, et de lui offrir le petit déjeuner en prime.

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Kaelys ∞ Cassidy

Promis, dès que je sors de cette baraque, je file m'inscrire à des cours de théâtre. Sérieusement, cette fille a un don ou je suis si mauvaise comédienne ?

J'ai su que quelque chose allait mal tourner dès qu'elle ma lancé ce foutu regard et qu'elle s'est adossée au chambranle. Bon, okay, ma réaction était tout sauf hasardeuse, mais techniquement, quand on emploie de gros efforts pour détourner une conversation, ça veut tout simplement dire qu'on ne souhaite pas en parler, non ? Alors, ça veut dire qu'elle n'a jamais ouvert un bouquin qui traite sur le langage corporel et la communication entre personnes. Autrement, elle ne serait pas là à chasser les garçons et à m'envoyer un regard on ne peut plus évident.
Elle pense sincèrement qu'il s'agit de deux petits idiots qui m'empêchent de délier ma langue ? Ça aurait pu mais non. En l'occurrence, ce n'est pas leur sexe qui me gêne, mais bien leur race. Non pas que je sois raciste.

Après tout, avec ce que j'ai vécu, j'ai le droit de vouloir garder des choses pour moi, non ? Enfouir ses mauvais souvenirs au plus profond de mon être pour ne pas avoir à les ressasser. Et voilà qu'une brunette me demande de déterrer un secret gardé un bout de temps déjà.
-Je suppose que tu ne vas pas me laisser partir avant d'avoir craché le morceau, pas vrai ?
Si elle n'était pas aussi têtue, je l'aurais bien aimé. Bon, à dire vrai, je le suis aussi, donc je peux le concevoir. Okay, j'aime bien Cassidy, malgré tout ce qu'elle peut représenter avec sa race et tout le tralala, on peut me laisser la paix maintenant?

Je soupire, me passe la main dans les cheveux en un geste de pure nervosité. Puis je lâche tout à trac:
-Oui. J'ai déjà croisé un Ulfhednar. Or, à l'époque, je ne savais pas que c'en était un. C'était juste...
Je frissonne de tout mon être en me rappelant cette nuit fatidique. Franchement, je n'étais pas du genre trouillarde, mais quand une bête comme ça vous attaque par surprise en pleine nuit, il n'y a pas de quoi jouer les héros.
Je relève soudainement la tête face à sa seconde accusation.
-Hé! Non, je ne suis pas du genre à détester quelqu'un que je ne connais pas sans le connaître. Enfin, ça dépend, mais dans votre cas, non.
J'avoue, si une fille ressemble à une pute pour moi, dans ma tête ce sera une pute. Tous le droit d'avoir nos préjugés, non ?

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» (Cassy) a story ; impossible [100%]

Who are you ? {Kaelys&Cassy

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